24 janvier 2011

Carrière et mutations

Vérification des barèmes inter - 24 janvier 2011

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Déclaration SNES-FSU / SNESUP FSU

Avec moins de 800 demandeurs, le groupe de travail sur les barèmes se situe dans la continuité de ce que nous constatons depuis quelques années avec la diminution constante du nombre de participants. Plus de la moitié des demandeurs sont des collègues participants obligatoires, pour la plupart stagiaires : 443 collègues sont en extension sur les 793 demandeurs et 431 sont stagiaires.

Cette désaffection a plusieurs causes : d’abord le mouvement déconcentré lui même qui oblige à passer par la case académie de Poitiers pour obtenir un poste à la Rochelle et risquer d’atterrir à Angoulême, en ayant perdu poste d’origine et points d’ancienneté au passage. Ce mouvement à l’aveugle a rebuté plus d’un collègue et a contribué à diminuer très fortement la fluidité des mutations, surtout depuis que les capacités d’accueil ne sont plus publiées à l’avance. Le SNES continue à défendre l’idée d’un retour à un mouvement national amélioré permettant de mieux faire correspondre besoins et demandes : cela éviterait sans doute d’avoir 80 postes vacants en technologie et des barres d’entrée à 800 pts les bonnes années et plus de 1000 les autres.

Autres causes de la diminution du nombre de participants à l’inter : la réduction du nombre de places aux concours (où est l’époque où nous avions plus de 800 stagiaires 4-6h dans l’académie ? ), ainsi que la vague de suppressions de postes que connaît l’Education nationale et plus particulièrement l’académie de Lille depuis 1998, suppressions qui figent les situations : plus personne n’ose en effet bouger de peur d’être le dernier arrivé.

Et cela ne devrait pas s’arranger étant donné le premier aperçu que nous avons depuis jeudi soir avec l’annonce des DHG lycées. Ah oui, nous allions oublier que nous sommes dans une académie de dialogue social et que le CTPA ne se réunit que demain pour débattre des modifications de structures dont vont découler des DHG qui ne peuvent donc pas encore exister et encore moins avoir été communiquées aux chefs d’établissement … Si les médias (et encore !) peuvent avoir quelques illusions par rapport aux affirmations de Mme le Recteur sur l’existence du dialogue social, les élus, les personnels et maintenant les parents et les élèves n’en ont plus aucune (surtout ceux qui ont voulu s’inscrire dans le post-bac et qui découvrent que des sections sont déjà fermées, anticipant les décisions prises dans le cadre du dialogue social à la sauce lilloise) ! Et l’audience alibi qui nous est accordée à la dernière minute sur la question des zones de remplacement n’y changera rien.

Pour le SNES, ce projet de fusion des ZR est dangereux pour les collègues qui vont s’épuiser à parcourir des dizaines de kilomètres pour assurer difficilement des cours et risquer de se trouver en situation d’échec professionnel, nos élèves pouvant se montrer impitoyables avec un enseignant fragilisé. Ce projet est aussi contre-productif et devrait diminuer les taux de rentabilité des remplacements qui, pour une fois, nous mettaient aux premières places. Les compensations en points que vous proposez ne serviront à rien aux enseignants de la voie technologique pour lesquels il n’y a pas de postes fixes ; ce n’est pas non plus une solution aux fatigues liées aux longs déplacements démotivants. Nous invitons les décideurs à venir assurer une journée de cours dans ces conditions, avec le salaire d’un enseignant et sans prime, avec la perspective de corriger des copies et de préparer des cours pour le lendemain. Nul doute que les discours sur les distances ou l’envoi hors discipline ne seraient plus tout à fait les mêmes ensuite.

Ce GT barèmes est aussi l’occasion de faire le point sur la situation des stagiaires : par rapport à la liste initiale fournie au cours du premier trimestre, des stagiaires manquent à l’appel. Que sont ils devenus ? Et pour ceux qui restent et qui sollicitent votre aide, quelle remédiation mettez vous en place ? Comment va se dérouler également leur remplacement au cours des 3 semaines de stage massé, sachant qu’il n’y a pas assez d’admissibles dans toutes les matières et que des chefs d’établissement ont déjà indiqué leur refus de laisser des classes en responsabilité à des étudiants, ce en quoi nous ne pouvons leur donner tort ! Des stagiaires se sont déjà vus refuser leur droit à formation par leur chef d’établissement, nous demandons à ce que les chefs d’établissement soient rappelés à l’ordre par l’administration rectorale pour permettre à tous les stagiaires de participer à ce stage. Le discours du président laisse entrevoir des perspectives pour l’année prochaine, même si là encore nous n’avons guère d’illusions sur les suites, dans la mesure où tout est piloté par le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur 2. Cela ne réglera pas non plus le gâchis de cette année pour nos jeunes collègues qui ont perdu confiance dans leur administration (et qui s’apprêtent à connaître encore pire en devenant TZR académiques s’ils sont titularisés).

Enfin, nous avons une série d’interrogations par rapport au dispositif CLAIR devenu ECLAIR : quels nouveaux établissement seraient concernés ? Quelles modalités de recrutement sont prévues ? Quelles conséquences pour les collègues déjà en poste ? Quel devenir pour les APV et les RRS ?

Ces questions doivent être traitées rapidement pour éviter d’improviser des solutions au moment de l’intra et pour informer les collègues qui élaborent des stratégies sur 5 ou 8 ans, sauf si d’aventure et comme le SNES l’espère, ce dispositif était mis en échec et que de réelles solutions étaient développées pour l’éducation prioritaire.