11 mai 2017

Carrière et mutations

Groupe de travail barème des certifiés/agrégés pour le mouvement intra 2017

Bilan de ce groupe de travail

Pendant les 10 jours qui ont précédé ce groupe de travail, les élus du SNES ont effectué un lourd travail de vérification des barèmes envoyés par le rectorat pour chaque demandeur qu’il soit syndiqué ou non. Les élus ont œuvré jusqu’à la dernière minute et y compris pendant le groupe de travail pour pouvoir récupérer des pièces manquantes auprès de nos syndiqués afin de permettre l’obtention de bonifications familiales qui n’auraient pas été accordées sinon. L’ensemble des fiches que nos syndiqués nous ont envoyées nous ont permis de faire modifier des barèmes, d’où l’importance pour chacun d’adhérer et de nous transmettre son dossier complet.
A l’issue de ce groupe de travail, le rectorat va procéder à la phase d’affectation : les formations paritaires mixtes académiques sont prévues les 14 et 15 juin 2017, l’ordre de passage des disciplines n’est pas encore connu mais dès qu’il le sera, il sera mis en ligne pour information.


Déclaration SNES – GT barèmes 10 mai 2017

Le 2d tour des élections présidentielles a rendu son verdict dimanche soir, mettant fin à une campagne politique nauséabonde, pathétique, en deçà de ce qui peut être attendu d’une telle échéance.
Le nouveau président a été choisi au 1er tour par seulement 1 électeur sur 4, dont certains ayant déjà fait ce choix dans l’optique d’un « vote utile » contre l’extrême-droite.
Emmanuel Macron n’aura sans doute pas d’état de grâce : à la contestation quasi inédite des 25 % d’abstentionnistes du 7 mai, il faut ajouter près de 11 % de bulletins blancs ou nuls, et des divisions profondes au sein de la société qui se sont cristallisées depuis plusieurs mois et qui vont continuer à se faire entendre pour les élections législatives.

Le SNES et la FSU réaffirment leur engagement à combattre les idées d’extrême-droite ainsi que toutes les politiques passées ou à venir favorisant leur apparition et leur développement. C’est pourquoi ils ne peuvent que s’opposer au discours libéral qui, sous couvert de « modernité » et « d’ouverture au monde », annonce en réalité la remise en cause de nombreux acquis sociaux : les retraites, les services publics, le statut de la Fonction publique et même celui des fonctionnaires, et donc la mise en concurrence des territoires, des individus, et, dans notre champ d’action, des établissements scolaires. Nous ne pouvons accepter un discours présidentiel se faisant le chantre de l’autonomie des écoles, collèges et lycées, car nous savons très bien ce qu’il en ressortira : une dévalorisation de l’enseignement public et des diplômes, un renforcement des inégalités entre élèves et territoires, l’augmentation des dérives autoritaristes et autres pressions managériales pour les personnels.

Pour l’heure, nous sommes réunis pour vérifier le barème de 2406 certifiés et agrégés et de 6 PLP.

Parmi eux, 1498 sont des participants volontaires, soit 62,1 % des participants.

52 % des demandeurs volontaires de mutations sont titulaires en collège, 18,5 % sont en lycée, et 26,3 % sont TZR. Ce qui correspond à peu près aux équilibres et aux ordres de grandeur déjà relevés en 2016.

Sur les 914 participants obligatoires, 609 seront néotitulaires à la rentrée 2017. Cela donne une responsabilité particulière à l’académie de Lille en termes d’accueil et de formation pour nos futurs nouveaux collègues.

Concernant les autres participants obligatoires, s’il y a moins de mesures de cartes scolaires que l’an dernier, 68 contre 96, elles se concentrent encore essentiellement en lettres modernes et en anglais, avec respectivement 15 et 12 MCS, puis en Allemand, Maths et S2I / techno avec pour chacune de ces disciplines 6 MCS.
Difficile d’en tirer un bilan des effets des politiques mises en place ces dernières années, car le rectorat de Lille a injecté des moyens supplémentaires en collège qui permettent d’en gommer les conséquences cette année encore… Mais combien de temps sera-t-il possible de le faire si les promesses électorales libérales concernant les effectifs de fonctionnaires sont effectivement réalisées ?

Pour mesurer autrement l’état d’esprit des personnels, nous avons réalisé un palmarès des établissements où il y a le plus de demandeurs, palmarès à nuancer car les situations sont disparates et difficilement comparables. Ainsi, avec 16 participants, le lycée Darchicourt d’Hénin Beaumont fournit le plus gros contingent de demandeurs pour un seul établissement, mais c’est à relativiser par le fait qu’il s’agit d’un lycée ayant près de 150 enseignants et qui a traditionnellement toujours été une étape de carrière pour des Lillois cherchant à se rapprocher géographiquement de la métropole. Mais notre palmarès présente cependant un intérêt : celui de permettre de repérer des situations de mal-être professionnel que nous n’aurions peut-être pas relevées autrement et auxquelles il faudrait peut-être s’intéresser d’un point de vue RH pour en définir l’origine : par exemple, le collège Michelet de Lens a 13 demandeurs (auxquels il faut ajouter des demandeurs à l’inter qui ont eu satisfaction). Il semblerait que ce collège - pourtant longtemps étiqueté comme « établissement de centre-ville », donc plus attractif - ait subi dernièrement une dégradation de sa situation, au point qu’il y ait cette vague de départs possibles.

Nous souhaiterions également profiter de ce groupe de travail pour faire quelques remarques sur le barème retenu par le rectorat de Lille et qui nous satisfait dans sa globalité. Parmi les points de discussion que nous avons eu lors des GT préparatoires, revient celui de la bonification « agrégés ». Nous constatons que sur 234 agrégés participant au mouvement, volontaires ou pas, 133 n’ont pas de points, 66 parce qu’ils sont déjà en lycée, mais aussi 46 qui sont dans une discipline qui ne s’enseigne qu’en lycée, et 25 qui ne demandent pas de lycées. Le choix que vous avez fait il y a 2 ans de n’attribuer une bonification agrégée qu’aux personnels n’étant pas en lycée est donc un choix équitable et juste, d’abord par rapport aux certifiés ayant de l’ancienneté, mais aussi en traitant de façon similaire les agrégés déjà en lycée et ceux dont la discipline les assure d’enseigner en lycée.
Cependant, un point nous interroge : nous vous avons alerté sur le problème de l’ancienneté REP pour les établissements qui sont entrés dans le dispositif depuis septembre 2015 et nous souhaitons clarifier les choses avant d’examiner le cas par cas. Indépendamment du fait que nous contestons la liste retenue par le ministère qui est insuffisante pour une académie aussi défavorisée socialement et économiquement que la nôtre, sans compter qu’il persiste à oublier les lycées, nous attendons la fin du dispositif transitoire, très difficilement compréhensible et qui s’apparente à une usine à gaz.

Toujours sur les éléments de barème, nous avons une situation à vous soumettre : parmi les demandeurs, nous avons des collègues qui ont perdu leur poste alors qu’ils étaient en REP depuis de nombreuses années. Nous n’aurons pas forcément la même appréciation sur le fait qu’ils aient perdu volontairement ou pas le poste (nous considérons par exemple qu’un renouvellement de congé parental ne devrait pas faire perdre le poste, vous considérez qu’il s’agit d’un acte volontaire). Dans le cas qui nous préoccupe, il s’agit d’une enseignante ayant eu un cancer l’obligeant à se placer en CLD. Elle a de fait perdu un poste en éducation prioritaire qu’elle aurait préféré garder et doit réintégrer à la rentrée, son état de santé lui permettant une reprise. Certes, elle bénéficie de points médicaux mais elle a perdu les points REP sans qu’ils lui aient jamais servi car en raison de son état de santé, elle n’est pas en poste au moment de la demande. Nous souhaiterions le réexamen de la règle pour ce genre de situations et que les collègues qui ont rendu service en REP et qui n’ont pu bénéficié des points en raison des « aléas de la vie » (dispo, congé parental ou CLD) puissent quand même avoir une reconnaissance de l’institution.

Dernier point qui nous est apparu cette année et qui doit susciter des interrogations : celui des disciplines « Éducation Musicale » et « Arts Plastiques » qui connaissent depuis longtemps un caractère spécifique en ce qui concerne l’attribution des bonifications familiales.
En effet, les collègues qui émettent des vœux larges typés tel des vœux COM typés 4 bénéficient des points de RC par exemple. Ceci était dû au fait que les collègues ne pouvaient être affectés qu’en collèges, les lycées disposant exclusivement de postes spécifiques académiques. Or depuis le GT SPEA de novembre 2015, les choses ont évolué et les lycées vont connaître des modifications dans l’étiquetage de leurs postes en AP et EM. Ainsi le rectorat a décidé que les lycées qui ne proposent que les options facultatives « Musique » et « Arts Plastiques » c’est-à-dire sans enseignement en option lourde verront les postes actuellement étiqueté SPEA passer en poste CHAIRE au fur et à mesure de leur vacance. Cela change donc la donne dans le traitement des collègues de la discipline lors de la vérification des barèmes. En effet, même si cela reste très anecdotique à l’heure actuelle, les collègues ont désormais la possibilité d’être affectés en lycée s’ils ne typent pas leurs vœux larges. Or la circulaire ne prévoit pas les mêmes bonifications pour un vœu large typé et un vœu large non typé. D’autant que cela est à mettre en perspective avec l’utilisation de la bonification « agrégés » qui n’est actuellement pas attribuée aux collègues qui ont émis des vœux ETB ou larges typés LYC.
À titre d’exemple, deux collègues actuellement affectés en collège en EM, même échelon, même ancienneté. Un est certifié avec RC et 3 enfants et émet des vœux larges typés LYC : il a la bonification RC et enfants. Le 2e collègue, agrégé, sans bonification familiale mais avec les mêmes vœux, n’obtient pas la bonification « agrégé » et se retrouve avec un barème plus faible et n’obtient pas le poste en lycée.

Pour terminer, nous souhaiterions remercier les services du DPE qui nous fournissent les documents dont nous avons besoin dans des délais nous permettant de les étudier et qui répondent très vite aux nombreuses interrogations et suggestions que nous leur avons soumis depuis une dizaine de jours. Nous faisons cependant le souhait qu’une réflexion soit menée sur le calendrier de l’ensemble des opérations de carrière afin de permettre le bon déroulement du paritarisme auquel le SNES et la FSU sont très attachés : il est en effet très difficile de mener de front le travail sur les barèmes, la hors-classe, tout en courant après les heures de cours pour finir les programmes avec nos élèves. Nous tenons enfin à rappeler que nous serons très attentifs au respect de la confidentialité du projet d’affectation et nous demandons que cette confidentialité soit respectée par l’ensemble des participants aux FPMA et par leurs organisations respectives.