TUTEUR, NON ! COLLEGUE, OUI !
595 stagiaires dans l’académie de Lille (Certifiés, agrégés, CPE, EPS, PLP)
L’affectation des stagiaires s’est (presque) terminée difficilement dans la soirée du 27 août, soit 4 jours après la date butoir fixée par le rectorat, plongeant dans une difficulté supplémentaire les stagiaires (ceux qui restaient à affecter = les plus petits barèmes, beaucoup venant d’une autre académie et attendant pour déménager).
Un bilan sera fait rapidement, mais l’on constate déjà des disparités horaires d’une discipline à l’autre, certains stagiaires sont confrontés à un service avec heures sup (l’établissement n’attendait pas un stagiaire) et pourraient même être prof principal !!! Ailleurs, c’est le service des autres profs qui est modifié pour éviter au stagiaire d’enseigner en classe de BTS, etc ....
Continuer à refuser d’être tuteur dans ces conditions
Le SNES FSU s’est opposé à la mise en place de la réforme de la formation des maîtres dans laquelle rien ne nous convient (quoi que diront certains syndicats qui confondent revendication sur l’élévation du niveau de recrutement permettant la revalorisation des métiers et masterisation).
Le SNES FSU est donc à l’origine d’une campagne de refus collectif (et massif) d’être tuteur dans ces conditions, non pas contre les stagiaires mais bien pour établir un rapport de forces et leur obtenir de meilleures conditions d’entrée dans le métier. Accepter d’être tuteur d’un stagiaire temps plein revient en effet à cautionner la réforme et lui permettre de s’installer dans la durée. Les textes sur la validation font également reposer essentiellement le poids de la titularisation sur le tuteur alors que jusqu’à l’an dernier, le stagiaire était confronté à plusieurs « regards » (tuteur du stage de pratique accompagnée, formateurs et visiteurs).
Par ailleurs, les modalités de mise en place du compagnonnage dans les 6 premières semaines sont loin d’être claires : des TZR ont reçu des avis d’affectation sur 9 h, ils pourraient remplacer alternativement le stagiaire et le tuteur et utiliser les heures restantes (pour lesquelles ils n’ont pas d’ordre de mission) pour la concertation (car il en faudra si jamais les élèves changeaient d’enseignant à chaque heure de cours pendant 6 semaines !!!)
Notre refus d’être tuteur n’est évidemment pas un rejet des lauréats des concours qui sont des collègues qui pourront compter sur nous à tout moment de l’année en tant que professionnels et militant syndicaux.
Dans certaines disciplines, l’inspection et le rectorat tentent de passer outre le refus des collègues (sans compter les tentatives d’intimidation ou les promesses de promotions qui ont été faites oralement pour persuader quelques indécis) et envoient des convocations pour le mardi 31. Nous réitérons notre mot d’ordre de refus : être tuteur ne fait pas partie des obligations de service d’un enseignant, il s’agit seulement d’une mission pour laquelle on doit être volontaire et qui donne droit à une rémunération supplémentaire (le décret n’est toujours pas publié, de même que ceux permettant la revalorisation des stagiaires à l’échelon 3).