Riposter aux attaques
Comme l’Hôpital ou d’autres services publics, l’École a subi ces cinq dernières années de multiples attaques :
– suppression de 7900 postes dans les collèges et lycées.
– pilotage de plus en plus autoritaire et vertical du système éducatif sous couvert d’« autonomie » des établissements et d’« auto-évaluation ».
– au collège, les retraits d’heures postes, en dépit de la démographie, ont augmenté partout la taille des classes et réduit le nombre de groupes, compromettant de fait la possibilité d’une inclusion réussie. L’avenir même de l’éducation prioritaire est posé, face à la multiplication des labels qui minent le principe d’une politique nationale d’éducation.
– au lycée, les réformes dégradent les conditions de travail et creusent les inégalités sociales et de genre, compromettant ainsi la réussite scolaire et l’accès à l’enseignement supérieur.
En mai, le président, à peine réélu, a changé son ministre de l’Éducation, non pas pour réorienter sa politique mais, au contraire, en promettant une « révolution culturelle » pour l’Éducation nationale sur un mode libéral, avec à la clé la « rémunération au mérite », le recrutement local et des expérimentations hors des cadres réglementaires. Tel que cela a été présenté à Marseille, les objectifs sont clairs : fragiliser nos statuts, affaiblir nos métiers, contester notre expertise.
A rebours de cette entreprise de casse du service public du système éducatif, nous portons un autre projet :
Gagner pour nos salaires
Face à l’inflation, le déclassement salarial de nos professions devient insupportable et a de lourdes conséquences comme le montre la crise d’attractivité de nos métiers.
Il faut d’urgence obtenir une revalorisation des personnels, sans contreparties :
– dégel immédiat du point d’indice à hauteur de l’inflation,
– rattrapage des pertes de pouvoir d’achat depuis 2010,
– aucun.e professeur.e, CPE, Psy-EN ne doit être recruté.e en dessous de 2 000 € nets,
– à terme, toutes les grilles de salaires doivent être reconstruites avec l’objectif de retrouver un traitement de début de carrière équivalent à 2 fois le SMIC, c’est-à-dire au niveau des années 1980.
Gagner pour nos retraites
– Enfin, nous combattrons toute réforme des retraites qui conduirait à dégrader les pensions et à devoir travailler davantage comme le projette actuellement le gouvernement. Interdire les départs à la retraite avant 65 ans, utiliser les « économies » faites pour financer des besoins liés à la dépendance, sans augmenter les ressources de la protection sociale et poursuivre une politique libérale d’exonération de cotisations sociales, voilà qui ne serait que du redéploiement de moyens sur le dos des actifs.
– Tout comme nous avons combattu le système de retraite à points que voulait imposer le gouvernement, nous défendrons une retraite possible à 60 ans, et à taux plein pour 37,5 annuités.
Gagner pour nos métiers et les services publics
Pour faire face aux inégalités, il faut bâtir un système éducatif au service de l’émancipation de la jeunesse et de l’élévation de ses qualifications.
=> Cela passe par la mise en place d’un enseignement de qualité pour toutes et tous :
– baisse des effectifs dans les classes avec un plan pluriannuel de recrutement de professeurs, CPE, PsyEN et Dcio, AED, AESH,
– reconstruction du collège pour casser la logique concurrentielle organisée par la réforme de 2016, et baisser significativement les effectifs en cas d’inclusion et d’éducation prioritaire,
– la formation et le recrutement de ces personnels ne peut se faire dans les conditions dégradées que le ministère impose désormais,
– remise à plat des réformes engagées : abrogation des réformes du bac et du lycée, de Parcoursup,
– un ancrage solide du service public d’orientation au sein de l’Éducation nationale.
=> Nous demandons également l’abrogation de la loi de transformation de la Fonction publique et le rétablissement de toutes les compétences des commissions paritaires qui permettaient notamment d’assurer la transparence des opérations de carrière et de mutations.
=> Nous ne pouvons plus tolérer une école qui fonctionne au rabais, en faisant le choix de recourir à la précarité.
– la création d’un corps de fonctionnaires pour les AESH,
– un vaste plan de titularisation pour les non titulaires,
– l’ouverture de négociations sur les conditions d’emploi des AED pour combattre la précarité.