28 décembre 2021

Les articles des Bulletins Académiques

BA325 - Cités éducatives, un pognon de dingue ?

De l’argent, il y en a... c’est le seul argument qu’a trouvé la hiérarchie pour tenter de convaincre les personnels du collège Jules Verne (Maubeuge) de l’utilité du dispositif « Cité éducative ». Mais de l’argent pour qui ? Essentiellement pour des entreprises privées sélectionnées dans un système opaque sans consultation des équipes pédagogiques. En effet, une liste de projets et d’intervenants nous est parvenue, élaborée par une « coordonnatrice » dont on ignore les missions. Dernier exemple en date : une entreprise locale propose aux élèves de l’Avesnois des méthodes révolutionnaires pour apprendre l’anglais (l’Education nationale ayant failli à cette tâche, ce que ne manque pas de rappeler la plaquette de présentation). Exactement ce que le Snes-FSU dénonçait dans le projet des cités éducatives : arbitraire des décisions prises sans transparence par le personnel politique local, projets attribués à des entreprises privées.

Alexandre Duriez

Les cités éducatives s’inscrivent dans l’idéologie néolibérale des « territoires apprenants » qui décrète que l’on peut apprendre et se former partout ailleurs qu’à l’école, ce qui contribue à diluer l’importance d’un service public d’éducation de qualité. Le gouvernement souhaite développer ce dispositif (de 126 actuellement à 200 d’ici 2022), qui s’accompagne d’une expérimentation de contractualisation triennale des moyens (les CLA) lancée dans les académies de Lille, Nantes et Marseille pour la rentrée 2021 et donc d’une remise en question, à terme, de l’éducation prioritaire.