8 novembre 2020

Actualité

Lycées : rien ne va plus… mais les jeux ne sont pas faits !

En lycée, si le MEN a enfin consenti du bout des lèvres à autoriser les demi-classes « là où la situation l’exige », cette décision est tardive et très insuffisante, et donne à nouveau lieu à des injonctions pédagogiques extravagantes.

Il a fallu la fronde de nombreux collègues en lycées menaçant de grève et de droit de retrait avec le soutien du SNES-FSU pour que M. Blanquer envisage cette possibilité. Mais nous ne saurions nous contenter d’un renvoi au local pour la mise en place ou non de demi-classes. Là où des chefs d’établissement refusent cette organisation, les collègues n’ont pas d’autre choix que le conflit en une période mobilisant déjà beaucoup de leur énergie. Ce n’est pas acceptable.

Par ailleurs, les collègues ne doivent pas se soumettre aux tentatives d’imposer un cumul présentiel-distanciel, ou « enseignement hybride » en novlangue : la liberté pédagogique garantie par les Obligations Réglementaires de Service 2014 s’applique toujours. Si elle permet aux enseignants qui le souhaitent d’explorer des méthodes pédagogiques alternatives pour pallier les problèmes posés par la situation sanitaire, elle permet aussi de ne pas le faire si la charge de travail est trop lourde ou si le distanciel n’est techniquement pas satisfaisant avec certains élèves. La seule obligation est la même qu’en temps normal : compléter le cahier de textes. Donner un petit travail préparatoire ou complémentaire à un cours peut très bien se faire dans le cadre habituel des devoirs à la maison.

Demi-classes n’est pas synonyme de demi-emplois du temps : nous continuons d’assurer notre service habituel, une surcharge de travail n’est donc pas justifiée. Si vous subissez des pressions de votre hiérarchie au sujet du cumul présentiel-distanciel, n’hésitez pas à contacter la section du SNES-FSU de Lille par téléphone lors de nos permanences, ou par mail, ou via Facebook.

En ce qui concerne les épreuves de bac : le SNES-FSU demande un report des EC en juin, et non pas leur transformation en contrôle continu qui accentue la discrimination entre élèves issus de lycées différents dans Parcoursup. Le SNES-FSU demande également le report des épreuves de spécialité en juin : c’est aussi à cause de Parcoursup que le MEN refuse de déplacer ces épreuves et veut les maintenir en mars pour servir de critère de tri au supérieur, et ce en dépit du bon sens ! Comment préparer sérieusement des élèves à des épreuves si exigeantes, si tôt dans l’année, après une période troublée dont nous ne connaissons pas encore la durée ? Le MEN a créé une usine à gaz avec ce nouveau bac et Parcoursup dans laquelle il s’enferre quoi qu’il en coûte aux élèves et aux enseignants ! Mais si on veut sincèrement rendre compatibles apprentissages solides pour les élèves et sécurité sanitaire pour tous, alors le report des épreuves à juin s’impose, sauf à mettre tout le monde sous une tension insupportable, en obligeant enseignants et élèves à choisir entre leur santé et les sacro-saints programmes. En fait, Le Ministre avait le temps cet été et en septembre d’annoncer des allègements de programme et des aménagements de l’examen mais, il n’en a eu cure, tout occupé qu’il était à parader sur les plateaux télé et à affirmer de manière irresponsable et mensongère que "tout est prêt". Plus que jamais, le roi est nu, rien n’est prêt et c’est désormais le Ministre de l’Education Nationale, autant que le virus qui met les enseignants et les élèves en difficulté. 

Quant aux BTS… le MEN les a encore oubliés ! Aucune information à ce jour n’a été donnée sur les épreuves (de CCF notamment), l’impossibilité pour certains étudiants de réaliser un stage, ni leur modalité d’accueil en cours et internats. Le SNES-FSU de Lille a contacté le SNES-FSU national pour rappeler au ministre l’existence de ces sections.

Pour les CPGE, les groupes de travail sur les programmes avaient fait des propositions d’aménagement des programmes l’été dernier. Cela aurait permis de travailler plus sereinement cette année mais le ministère n’a pas validé ces changements. L’inspection générale et les opérateurs de concours doivent impérativement se concerter pour proposer des aménagements des concours 2021, il en va du principe d’égalité des candidats devant les concours.

Aussi, afin de soutenir les collègues de lycée en lutte face à toutes ces absurdités, le SNES-FSU a-t-il appelé à la grève le mardi 10 novembre qui permettra
 de montrer l’ampleur de la contestation
 d’organiser des AG et des rencontres avec les directions pour imposer les demi-classes dans le souci de santé publique qui doit tous nous animer
 de faire respecter le non-cumul présentiel-distanciel quand il n’est pas souhaité.
 d’obtenir des aménagements des programmes et des examens

Nous sommes donc tous concerné.es même si nous avons déjà obtenu des demi-groupes

La section académique du SNES-FSU organise également un stage « Réforme du lycée : reprenons la main ! » le jeudi 17 décembre au lycée Darchicourt d’Hénin-Beaumont si le présentiel est encore possible, ou en visio si les conditions sanitaires l’exigent. Vous pouvez vous y inscrire via le site du SNES de Lille, et pensez à déposer une demande d’autorisation d’absence au secrétariat de votre établissement avant le 15 novembre 12h.