Tout augmente, sauf nos salaires ! L’envol des prix des carburants, de l’énergie et de certains produits se fait sentir au quotidien : les prix ont augmenté de 12 % depuis 2010 selon l’INSEE, ce qui signifie qu’il faudrait une hausse moyenne d’environ 300 euros par mois ne serait-ce que pour compenser notre perte de pouvoir d’achat. Même un rapport du Sénat – peu connu pour être un défenseur des fonctionnaires ! – signale la baisse de notre pouvoir d’achat et la faiblesse de nos salaires : « En euros constants, les enseignants français ont perdu entre 15 et 25 % de rémunération au cours des 20 dernières années ». En 1981 le salaire d’un certifié débutant représentait 2,07 fois le SMIC, c’est aujourd’hui 1,25 fois. Ce qui peut expliquer, en partie, la crise du recrutement… En revanche, la charge de travail, elle, n’en finit pas d’augmenter : classes à effectifs pléthoriques et groupes toujours plus nombreux issus de la baisse des horaires disciplinaires et des heures dédoublées. Une note de la DEPP montre les impacts de la réforme du lycée : en 2018, un enseignant intervenait dans 6,4 divisions en moyenne, contre 7,7 en 2020. Ce qui signifie plus de micro-tâches diverses à effectuer, plus d’élèves à suivre, plus de copies à corriger. Ceci s’accompagne aussi d’un éclatement du groupe classe, si bien que parfois on ne sait plus qui travaille avec qui. A cela s’ajoutent les tensions avec la hiérarchie et la mise en concurrence des collègues, des disciplines et des établissements induite par les réformes Chatel, Vallaud-Belkacem et Blanquer.
Le Snes-FSU et la FSU entameront dès janvier une campagne de revendications pour exiger une hausse des salaires sans contrepartie et l’amélioration de nos conditions de travail. Nous proposerons à l’intersyndicale une journée d’action sur ces questions. Dès maintenant, dans nos établissements, préparons la mobilisation pour la hausse des salaires, des pensions et des allocations !
Olivier Carraud