30 septembre 2021

Les articles des Bulletins Académiques

BA324 - Lycée Bacatastrophe : à qui la faute ?

La session 2021 du bac et du BTS aura été calamiteuse avec des convocations arrivées à la dernière minute, des jurys qu’il a fallu improviser pour le Grand Oral, des lots de 120 copies en français et 180 en philo à corriger sur ordinateur, des oraux d’EAF qui se sont étirés parfois sur 10 jours pleins... et on en oublie sûrement !
Outre la fatigue et le stress, cette session aura été aussi celle de dilemmes professionnels. Certain.e.s d’entre nous ont choisi de résister à ces injonctions kafkaïennes en rappelant l’administration aux règles et aux statuts dont elle veut s’affranchir. Et il y avait de quoi dire, comme pour le Grand Oral où certaines directions ont imposé de faire passer l’épreuve avec des jurys non réglementaires, aucun des deux examinateurs convoqués n’étant spécialistes des disciplines présentées par les candidat.e.s. D’autres collègues ont préféré « faire le boulot » malgré tout pour remettre un peu de sens dans cette farce, en acceptant par exemple d’interroger, dans leur établissement, après un appel d’urgence du proviseur, des élèves qui attendaient déjà depuis plusieurs heures la venue d’un examinateur . La menace de grève en philosophie aura au moins permis de gagner deux jours supplémentaires de correction mais le rapport de force n’a pas permis cette année d’obtenir la suppression de Santorin. Bien sûr, le ministère et l’administration se sont défaussés en incriminant d’abord « l’absentéisme des enseignants », puis des bugs informatiques ou des erreurs du DEC mais l’on a bien compris à quel point le rectorat savait mettre la pression sur nos collègues administratifs, en éditant des convocations le dimanche soir. Ne nous y trompons pas, le vrai responsable c’est le ministre, qui, plein de morgue, n’a pas écouté les avertissements nombreux qui venaient du terrain, notamment les alertes du Snes-FSU très tôt dans l’année. A moins qu’il ne se soit agi d’un calcul encore plus cynique, celui de faire capoter le bac comme examen final afin de justifier un nouveau passage en force, acté cet été, d’une part toujours accrue de contrôle continu.
Voir aussi : https://lille.snes.edu/Comite-de-suivi-des-examens-le-retour-et-le-compte-rendu.html

Olivier Mathieu