La réforme de la formation et des concours fait entrer les jeunes collègues dans le métier par la voie de la précarité, notamment par la multiplication des dispositifs insécures (AED prépro, ECA, etc.) placés avant le concours. Le décalage du concours en master 2 et d’une année de stage à temps plein alourdira considérablement la charge de travail des fonctionnaires stagiaires.
Ainsi, cette réforme ne participera pas à redonner du sens et de l’attractivité à nos métiers, comme en témoignent déjà les résultats des concours de la session 2022.
Certains pourraient penser que le Snes-FSU est alarmiste. Malheureusement, non ! Cette réforme du concours et le passage à temps plein des fonctionnaires stagiaires n’est pas une idée nouvelle. Déjà mise en oeuvre sous le quinquennat de N. Sarkozy, ces modalités de stage avaient rapidement montré leurs limites tant du point de vue de l’attractivité des métiers, que des conditions de travail, raisons pour lesquelles le ministère était revenu en arrière en rétablissant l’année de stage à mi-temps…
Pour l’entrée dans le métier, le Snes-FSU revendique :
– des concours ouverts à toutes et tous, avec un Master comme condition de diplôme, et une hausse du nombre de postes adossée à un plan pluri-annuel à la hauteur des besoins,
– une formation de haut niveau avant le concours, en lien avec la recherche, axée sur les savoirs disciplinaires à enseigner,
– pendant l’année de stage : une formation exigeante et ancrée dans la maîtrise des savoirs disciplinaires,
– une entrée progressive dans le métier : affectation des stagiaires à 1/3 temps sur le service du tuteur ou de la tutrice déchargé.e pour accompagner au mieux les collègues dans leur parcours de formation. Nous exigeons une décharge de service pour les 2 premières années en tant que titulaire afin d’arriver progressivement à un service à temps plein,
– un pré-recrutement dès la L2 sans condition de service à effectuer en responsabilité,
– une revalorisation salariale urgente et sans contreparties : par dessus tout, revaloriser nos métiers, c’est revaloriser nos salaires ! Il est indigne que les enseignant.e.s, CPE, PsyEN, recruté.e.s à BAC+5 soient rémunéré.e.s à 1503.34 € nets/mois et soient éligibles à des dispositifs de lutte contre la pauvreté (prime d’activité).
Notre exigence : une entrée dans le métier progressive et une formation ambitieuse !