Cela fait deux ans que je suis AESH. Quand j’ai commencé, j’étais une jeune maman sur l’autoroute de la précarité après une expérience de vacataire en bibliothèque.Je fais 24h/semaine, cela m’a été imposé mais j’ai signé ce contrat en connaissance de cause. Dans les textes, on peut cumuler plusieurs emplois, mais très vite je me suis rendue compte que ça n’allait pas être facile, même si mon besoin de journée et demi-journées spécifiques dû à mes activités à côté a bien été respecté. Ce métier est au carrefour des valeurs que je porte : le service public, l’Education, l’inclusion, l’équité, se sentir bâtisseur d’un monde plus juste. C’est un métier éminemment humain, il faut être sensible, mais aussi un peu détaché, pas trop dans l’affect. Pour l salaire qu’on a, l’urgence c’est d’améliorer les conditions de travail car j’ai trop vu d’AESH en souffrance : l’accueil dans le métier en premier lieu, puis la possibilité, en dehors de la journée éventuelle de formation imposée dans l’année, de s’inscrire à quatre autres formations courtes que l’on choisirait. Qui seraient aussi des sas de respiration, car comme les enseignant.e.s on peut avoir des années plus difficiles que d’autres, on peut changer plusieurs fois d’emplois du temps et d’élève(s)… il faut rester zen… Plus d’une fois, j’ai songé à démissionner et j’y songe toujours.

Céline, AESH, lycée de la métropole lilloise