Jean-Michel Blanquer n’a pas davantage anticipé la préparation de cette rentrée que la précédente. Les quelques mesures annoncées ne sont pas à la hauteur de la crise sanitaire qui a déjà grandement perturbé les deux dernières années scolaires : un protocole à 4 niveaux, mais qui ne comporte aucun seuil ni aucun indicateur permettant de savoir quand passer d’un niveau à l’autre ; toujours pas de mesure concrète pour l’aération des salles ; un scandaleux protocole d’éviction des élèves non vaccinés... Impréparation et improvisation sont devenues monnaie courante, ce que le ministre tente de cacher en saturant les médias.
Moyens : attention, ça craque...
Dans l’académie comme partout en France, c’est encore une rentrée avec des suppressions de postes : 194 suppressions à Lille malgré une hausse des effectifs, l’académie de Lille détient le triste record des suppressions de postes ! En collège comme en lycée, l’austérité budgétaire a des conséquences
désastreuses : classes surchargées, augmentation des compléments de service, des heures supplémentaires, inclusion sans moyens, indigence dans l’accompagnement des élèves (parfois un.e AESH seulement pour assurer le suivi de 3 élèves dans une même classe !), concurrence entre les disciplines, options à financer sur moyens propres... Les conditions de travail ne cessent de se dégrader. Et la série noire continue avec l’annonce de 400 suppressions de postes en France à la rentrée 2022.
Revalorisation « historique » : vraiment ?
Alors que le point d’indice est toujours gelé et que le ministère a rejeté l’idée d’élaborer un plan pluriannuel de programmation pour une vraie revalorisation, ce ne sont que des miettes et des coups de com’ que nous devons à JM Blanquer. Rien que des primes, qui n’ont d’attractives que le nom, qui ne concernent qu’une petite partie des personnels et ne sont en rien historiques.
Métiers : nous faire perdre le nord !
Réforme du lycée, mise en place des CLA (contrats locaux d’accompagnement), instauration de la part variable pour la prime REP+, auto-évaluation des établissements, PLE (plans locaux d’évaluation), renforcement du pouvoir des chef.fe.s d’établissements... autant de manœuvres pour dégrader en profondeur nos métiers : nous rendre simples exécutant.e.s, instaurer la notion de mérite, renforcer les hiérarchies intermédiaires, nous amener à rendre des comptes sur nos pratiques et faire peser la responsabilité sur les équipes plutôt que sur le manque de moyens et les choix politiques. Tout est mis en place pour nous faire perdre le sens de nos métiers et nous isoler, et cela sous couvert d’autonomie des établissements.
Ensemble, gardons le cap !
Plus que jamais, face à ces multiples attaques, le Snes-FSU est à vos côtés en cette rentrée et sera toute l’année dans l’action dans les établissements scolaires, lors des opérations de carrière et de mutations, dans les manifestations pour s’opposer à cette politique, pour défendre nos métiers, nos statuts et une école ambitieuse, émancipatrice et plus égalitaire.
Fiona Verhaeghe