Avec le dispositif « vacances apprenantes », l’objectif affiché par le gouvernement était de répondre aux inquiétudes des familles, face aux nombreux décrochages d’élèves pendant le confinement. Une forme de rétablissement de « l’égalité des chances » ? Non. On ne peut qu’être interloqué quand on découvre que le groupe Auchan met en place du « soutien scolaire » dans des centres commerciaux, en bénéficiant du label « Education nationale /vacances apprenantes » !
En fait, cet exemple est emblématique de la politique éducative libérale portée par JM Blanquer. Avec ce dispositif, l’État rend possible la sous-traitance de la prise en charge de la difficulté scolaire à des organismes privés qui décident des contenus et des objectifs « pédagogiques ». Or la formation et l’éducation des jeunes sont une prérogative de l’État et ne doivent pas être confiées à des intérêts privés à but lucratif dont la neutralité n’est pas garantie. Les dispositifs de soutien hors de l’école entretiennent la confusion entre l’école et le privé pour cacher la pénurie organisée de moyens dans les établissements scolaires publics.
Pour cette rentrée hors-norme, à part « devoirs faits » au collège et des « HSE » au lycée, aucun vrai moyen supplémentaire n’a été donné à l’école pour traiter la difficulté scolaire de tous les élèves au sein de la classe.
Pour le Snes-Fsu, le dispositif « vacances apprenantes », outre ses dangers inhérents illustrés ci-dessus, est un outil de communication éloigné des besoins humains et matériels qu’exige le droit à une éducation de qualité, et le service public qui l’incarne. Sans compter que les vacances sont faites pour se reposer, pour les élèves en difficulté aussi !
Thierry Quétu