Le SNES-FSU dénonce la mise en place du Pôle d’Appui à la Scolarité (PAS), un dispositif qui, sous couvert d’aide aux élèves, fait peser toujours plus de responsabilités sur les enseignantes, sans leur donner les moyens nécessaires pour agir.
Dès la détection des difficultés, ce sont les enseignantes qui doivent repérer et adapter leurs pratiques dans des classes souvent surchargées, sans temps supplémentaire, sans formation renforcée, sans moyens humains ni matériels. Aucune mesure concrète n’est prévue : pas de dédoublements, pas de recrutement d’AESH, pas de revalorisation de la formation spécialisée (CAPPEI). Le rectorat vante l’utilisation du matériel déjà disponible ou d’outils numériques que les équipes utilisent déjà au quotidien. C’est une réponse totalement hors-sol.
Un binôme fantôme et un coordo virtuel
Le binôme PAS, censé épauler les équipes, n’en a que le nom : aucun temps de concertation n’est prévu sur le temps de service et le rectorat ose renvoyer ces moments hors temps de travail !
Quant au coordonnateur PAS, il interviendra à distance, sans déplacement possible, éloigné des réalités de terrain. Un « appui » virtuel qui ressemble bien davantage à une strate hiérarchique qu’à une aide concrète.
Une inclusion à deux vitesses
Le dispositif prévoit un accompagnement limité à six mois avant toute évaluation : un délai inacceptable qui risque de retarder la prise en charge des élèves et de renforcer les inégalités sociales. Les familles les plus favorisées iront consulter des professionnels libéraux en ville, pendant que les autres patienteront dans le cadre du PAS.
Le SNES-FSU déplore cette inscription de l’accompagnement des élèves à besoins particuliers dans une logique d’acceptation des inégalités sociales. Et aussi nous dénonçons l’absence de prise en compte des conditions de travail des personnels, pourtant décisives dans la réussite de ces élèves.
Karine Galand, Karine Nowaczyk et Kévin Plouviez,
pour le secteur AESH
Les revendications du SNES-FSU
– La suppression des PIAL et des PAS, dispositifs inefficaces qui n’améliorent ni les conditions d’accompagnement des élèves à besoins particuliers, ni les conditions de travail des enseignantes et des AESH.
– Le recrutement massif d’AESH à la hauteur des besoins réels, afin de garantir à chaque élèves l’accompagnement nécessaire.
– La création d’un véritable statut de la fonction publique pour les AESH, en catégorie B, avec un temps plein reconnu 24h hebdomadaires.
– Des effectifs allégés dans les classes, condition indispensable à un suivi individualisé des élèves.
– Le recrutement des personnels supplémentaires (professeures, psychologues, personnels spécialisés) pour un accompagnement humain, durable et efficace.
