Nous aurions aimé nous être trompé.e.s, nous qui depuis plus de 2 ans maintenant, dénonçons et alertons sur les dangers de la réforme Blanquer du lycée quant à l’offre de formation en langues vivantes (et langues anciennes et enseignements artistiques) et en particulier en LV3 (ou LVC).
Les évolutions d’effectifs communiqués par le rectorat sont éloquents : -43 % en chinois, -40 % en Italien, -20 % en Japonais, -57 % en Néerlandais, -77 % en Polonais, -73 % en Portugais, -41 % en Russe, soit une moyenne de -40 % en LVC entre 2015 et 2020. Le gros de la baisse ayant été amorcé en 2018 (mise en œuvre de la réforme) et aggravé en 2019 et en 2020 : - 20 % en 2019 et - 25 % en 2020 toutes langues confondues.
La situation demande donc des actes. Et vite. Il ne suffit pas de ressasser à longueur de circulaires de rentrée que « la maîtrise des langues vivantes est essen- tielle pour la réussite des élèves* », il faut des choix politiques qui suivent !
Lors du GT du 27 novembre 2020, nous avons une nouvelle fois défendu nos propositions :
– code dérogatoire lorsque la LV n’est pas offerte par l’établissement de secteur ;
– dotation spécifique au prix coûtant ;
– campagne rectorale d’information volontariste.
Attitude frileuse et attentiste du rectorat en retour. En attente de quoi au juste ? De choix ministériels peu probables ? De fermetures continues de sections ?
Le Snes-Fsu continuera inlassablement à porter ces demandes au niveau académique comme national. Une première bataille est gagnée, celle du constat partagé. Nous ne laisserons pas l’administration enterrer la question. Parce qu’il s’agit de la formation et de l’avenir de nos élèves, parce qu’il s’agit de gagner, pour tous les profs de langues dont la LV3 est le cœur de métier
Catherine Piecuch
* Circulaire de rentrée 2020
Stage LV le jeudi 21 janvier : https://lille.snes.edu/IMG/pdf/presentation_stage_lv.pdf