C’est à cause de leur moyenne trop basse de première ou de terminale, ou de leurs appréciations négatives, ou de leur lettre de motivation ennuyeuse, ou de leur manque d’implication citoyenne ;
ou alors, c’est la faute de l’algorithme. Ah c’est bien ça, l’algorithme, personne ne sait comment il fonctionne, donc c’est inattaquable.
C’est de leur faute, c’est comme ça.
Mais les langues se délient enfin. Des enseignant.e.s du supérieur chargé.e.s de sélectionner les dossiers commencent à parler, y compris sur de grands media nationaux, et dévoilent des critères de sélection discriminants, précisément ceux souvent niés depuis un an par le gouvernement. Abandon des maths en fin de première ? Pas pu étudier l’anglais en LLCE car pas proposé dans ce lycée ? Ouh là, le lycée Fiche-rien, on connaît, nul. 18,4 de moyenne en terminale ? Oui, mais ça ne veut rien dire, son lycée surnote. Et puis il y a les quotas, vous savez, de l’algorithme, qui empêchent de prendre des élèves issu.e.s de la voie technologique en BTS, plus de place, 50% de bac pro imposés. Pas grave, ils iront en BUT (ex-DUT), grâce à leur quota « voie techno », qui limite les places des élèves issu.e.s de voie générale. Ces dernier.ère.s iront en Grandes Ecoles ! Enfin, si dans le quota de boursier.ère.s, parce qu’à moins de 19 de moyenne dans le « bon » lycée, c’est pas gagné... Bon sinon il y a l’université de droit à Lille. Ou de psycho à Orléans. Ou de Biologie à Perpignan, c’est beau Perpignan. Il faut que les élèves apprennent à être mobiles, et flexibles, pour plus tard… Voilà la réalité de Parcoursup et additionnée au manque criant de places dans le supérieur pour tou.te.s les lycéen.ne.s qui y aspirent, qui plus est après une période de pandémie qui a fait échouer nombre d’étudiant.e.s en première année à leurs examens, cela confine à la maltraitance de nos élèves. Le monde d’après pour eux.elles, c’est quand monsieur Macron ?
Le Snes-Fsu réclame un nombre de places suffisant dans le supérieur pour accueillir toutes les ambitions et pour que les enseignant.e.s n’aient plus à faire le sale boulot de tri social et d’économie pour le gouvernement.
Sarah Chaudesaigues