Ce dont nous avons vraiment besoin
Après l’attentat d’Arras, beaucoup d’entrenous se sont interrogé.es sur la sécurité dans leur établissement, pas seulement dans un contexte terroriste mais plus globalement pour les questions d’intrusion comme lorsque des parents hostiles ou des jeunes extérieurs forcent les entrées. Portails à ouverture défectueuse, interphones en panne ou inaudibles, grilles rongées par la corrosion, voire système d’alarme incendie défaillant, nous connaissons tous et toutes ces situations devenues banales qui illustrent les manques en la matière. À Dunkerque, des collègues ont même exercé leur droit de retrait pour dire leur ras-le-bol, l’établissement ne disposant pour seul signal d’alarme… que d’une corne de brume !
Grands discours, petites actions
Pour accompagner les grands discours d’hommage à l’école et aux enseignants, les autorités de tutelle se sont fendues de quelques gestes, la Région demandant une enquête flash pour faire un état des lieux. Mais il faut sûrement redouter que la plupart des demandes restent lettre morte dans un contexte de restriction globale des investissements sur le bâti scolaire ou qu’elles ne soient détournées au profit d’une communication sécuritaire. Le président de Région n’a-t-il pas déclaré que la priorité était de « se débarrasser des dangereux » (sic) et qu’il revenait aux personnels de « développer une culture de la sécurité » ? Dirty Harry, sors de ce corps !
Investir dans l’humain
Sur le terrain, nous savons bien qu’au-delà des travaux nécessaires, la priorité est d’investir dans l’humain. Ce dont nous avons besoin, ce sont des AED, des agents, des enseignant.es, des CPE, des AESH, des infirmières, des assistantes sociales, des médecins scolaires, des Psy-EN ! Oui, nous avons besoin de plus de personnels pour garantir notre sécurité mais aussi pour faire retomber les tensions qu’une société de plus en plus inégalitaire ne cesse d’exacerber.
Olivier Mathieu