AED : le SNES FSU enfin reçu en audience !

Le contexte sanitaire a mis en lumière les difficultés des AED, que ce soit sur la question des conditions de travail, du manque d’effectifs, de la précarité du statut et du manque de perspectives de carrière ou encore de la reconnaissance de travail ! Ces difficultés se sont traduites par deux journées d’actions spécifiques les 1er décembre et 19 janvier, lors desquelles la catégorie s’est fortement mobilisée.

La section académique du SNES FSU avait alerté dès le premier trimestre l’administration sur ces questions en formulant une demande d’audience auprès du rectorat au mois de novembre. Après 4 reports, que nous n’avons pas manqué de dénoncer, le Rectorat a enfin reçu le SNES FSU en audience le vendredi 19 mars à la veille d’une nouvelle semaine d’action pour les AED.

La section académique a pu intervenir sur :

 la question des renforts « COVID » : nous avons dénoncé la baisse des dotations accordées (pour rappel de 450 ETP pour l’académie, nous sommes passés au retour des vacances à 400 ETP) mais surtout l’interruption des contrats des personnels concernés pendant les périodes de congés scolaires.
Nous avons également dénoncé le fait que les AED, mis en première ligne au sein des établissements, peinent à obtenir des masques chirurgicaux et du gel individuel.

  la rémunération des AED : Au niveau national, les AED ont été exclu.e.s de toutes les discussions relatives à la revalorisation des personnels et demeurent la seule catégorie (avec les AESH) à être exclue de la prime REP+. Par ailleurs, dans le contexte sanitaire et au regard du rôle essentiel des assistants d’éducation dans le fonctionnement des établissements, nous avons porté la demande légétimie d’une prime spécifique pour la catégorie qui demeurent, rappelons-le, toujours en première ligne lorsque les difficultés apparaissent au sein des EPLE.
Au niveau académique : nous avons dénoncé le retard important de mise en paye des heures supplémentaires (Devoirs faits et École ouverte) effectuées pour les AED.
Sur nos revendications nationales, l’administration ne s’est pas prononcée. Toutefois, sur les retards de paye, elle s’est engagée à étudier toutes les situations remontées pour permettre une régularisation dans les meilleurs délais. Aussi n’hésitez pas à nous signaler tout retard de paye (s3lil@snes.edu) afin que nous intervenions.

 les conditions de travail  : les AED travaillent bien souvent en extérieur dans des conditions difficiles pendant les périodes de pluie ou encore de grand froid comme cet hiver. La section académique a formulé la demande d’équipement (cap de pluie, parapluie, manteaux) spécifique par les établissements pour mieux protéger les personnels. Sur cette question, nous n’aurons aucun engagement de la part de l’administration. La DRH a toutefois reconnu que cette question méritait une réflexion, et que la discussion seraient ouverte avec les chefs d’établissements.

 le manque de perspective : L’échéance des 6 ans inquiète d’autant plus quand le contexte économique et social lié à la crise sanitaire ne cesse de se dégrader.
Nous avons porté la demande d’une meilleure communication sur les possibilités d’accès aux concours internes de la Fonction Publique et leurs préparations et sur la mobilisation du CPF (compte personnel de formation) pour les AED. Nous avons également porté la demande de développement de la VAE au sein de l’académie pour faire valoir les nombreuses compétences acquises et développées par les personnels. Là encore, l’administration a reconnu les manques et la nécessité d’accompagner les personnels.

 la formation des AED : Cette année, suites aux nombreuses demandes du SNES et de la FSU, l’administration a enfin mis en œuvre une formation d’adaptation à l’emploi, répondant ainsi au droit statutaire, pour la catégorie. Toutefois, la formation mise en place se fait uniquement en distanciel, ce qui ne peut nous satisfaire à cause du temps donné à la formation (dans ou en dehors du service ?) et des moyens mis à disposition pour assurer la formation ( un équipement informatique a t il été mis à disposition des collègues ?). Par ailleurs, nous avons demandé des précisions sur les thèmes et les objectifs de cette formation et sur le taux de participation. La DRH n’a pas été en mesure de répondre à ces questions au moment de l’audience. Nous reposerons ces questions et resterons vigilents quant aux modalités de mise en œuvre de cette formation.

 le temps de travail  : Nous avons remonté à l’administration les nombreuses difficultés rencontrées sur le terrain : demande de rattrapage des jours fériés par les chefs d’établissements, refus d’octroyer le crédit formation ou encore les autorisations d’absences de droit pour les concours et examens, etc. Nous avons porté la demande d’une communication urgente et claire de la part de l’administration envers les chefs d’établissements.

 le respect des missions  : Nous avons remonté de nombreuses situations d’établissements dans lesquels les AED sont mobilisés au pied levé pour exercer d’autres missions que celles inscrites sur leur contrat de travail, et notamment pour assurer en l’absence d’un enseignant, un cours.

 les fins de contrat : nous sommes notamment revenus sur la problématique (non isolée) du Collège Jules Verne de Grande Synthe, au sein duquel tous les AED ont été licenciés (la cheffe d’établissement n’a pas donné suite aux demandes de renouvellement) sans justification, ni alerte préalable, à la fin de l’année scolaire 2019-2020.
La DRH a convenu qu’il était nécessaire que des points d’alertes puissent être faits régulièrement pour permettre aux agents d’évoluer et de comprendre (le cas échéant) le non renouvellement, et que toute décision de non renouvellement devait être justifiée.

Au regard de l’ensemble des éléments donnés le rectorat s’est engagé, à notre demande, à la réalisation d’un VADEMECUM AED à destination des collègues, des CPE et des chefs d’établissements pour informer les personnels de leurs droits, leurs perspectives professionnelles, leurs missions, etc. mais surtout de donner un cadre de fonctionnement académique qui servira d’appui en cas de difficultés.

Sur les questions de manque de gel ou de masque, de temps de travail, de non renouvellement, de manque de respect des missions, etc.… L’administration nous a invité à lui faire remonter toutes les situations d’établissement dans lesquelles les AED rencontrent des difficultés. Sur les établissements signalés, nous avons obtenu l’engagement qu’une intervention serait faite pour rétablir la situation.
N’hésitez donc pas à nous signaler (par mail à s3lil@snes.edu) tout problème ou toute difficulté rencontrée.