Monsieur le Recteur,
Nous vous avons alerté à plusieurs reprises sur les difficultés prévisibles que les lycées rencontreraient avec la mise en place du plan de « reconquête du mois de juin ». Vous avez répondu favorablement en donnant l’autorisation aux établissements centres d’examen pour le baccalauréat de libérer leurs élèves pendant la période nécessaire.
Nous apprenons que quelques lycées comptent cependant maintenir des cours : cette mesure inefficace n’est pas acceptable, car elle revient à modifier les emplois du temps pour quelques jours, parfois à commander du matériel pour que les cours ou les examens aient lieu dans le gymnase, et surtout elle fait peser des risques importants et lourds de conséquences sur le bon déroulement des examens (notamment en offrant des possibilités de recours aux candidats en cas d’incidents alors qu’il s’agit d’épreuves nationales).
Par ailleurs, nous contestons le fait que chaque établissement accueille l’ensemble de ses élèves et de ses séries : il s’agit pour nous d’une remise en cause de la solennité du baccalauréat, voire une remise en cause du baccalauréat lui-même. Par ce choix, les risques d’erreurs sont multipliés, que ce soit dans la répartition des sujets ou la restitution des copies. Les établissements devront mobiliser davantage de surveillants alors que le calendrier est davantage resserré, sauf à les inciter à regrouper les élèves de séries ou d’épreuves différentes dans les mêmes salles de classes, ce qui serait là encore un dysfonctionnement grave.
Enfin, nous sommes toujours très inquiets sur les conditions de correction et notamment sur les délais donnés à certaines disciplines (Philosophie, Histoire-Géographie, Lettres) et sur le nombre de copies trop important que les correcteurs doivent prendre en charge.
Le SNES considère indispensable que le baccalauréat, examen national et anonyme, conserve son statut de premier grade universitaire, et qu’il ne soit pas sacrifié par démagogie. Il dénoncera vivement et publiquement tous les dysfonctionnements induits par ces modalités nouvelles dont la responsabilité repose entièrement sur le ministère qui n’a pas réagi malgré les alertes lancées depuis des mois par le SNES.
Nous estimons qu’il est encore temps de prendre les mesures qui permettraient d’assurer un fonctionnement normal des épreuves, tant pour les élèves que pour les personnels et les correcteurs et vous demandons en conséquence d’intervenir rapidement en ce sens.
Nous vous demandons une nouvelle fois d’intervenir pour garantir un déroulement serein du baccalauréat dans l’académie de Lille.