Suite à la publication au Bo du 15/01/09 du calendrier de fin d’année, nous souhaitons revenir sur la question de la « reconquête du mois de juin » : nous tenons à dénoncer l’affichage et le leurre qu’elle constitue. Il est surprenant de prétendre récupérer une semaine de cours pendant la période habituelle des examens alors que les élèves ont dû subir toute l’année la dégradation de l’offre d’enseignement : non remplacement des professeurs absents, réduction des horaires et des dispositifs d’aide au travail en raison des nombreuses suppressions de postes. En outre, cette « reconquête »risque bien de n’être effectivement qu’un affichage à une époque de l’année où l’on sait que l’absentéisme des élèves est malheureusement une réalité, et ce au prix d’une dégradation des conditions de déroulement du baccalauréat pour tous les examinateurs.
Nous voulons attirer votre attention sur les difficultés que nous relevons en analysant ce calendrier de fin d’année :
- il nous semble important que les procédures d’orientation aient lieu dans la sérénité ; par exemple, que les tous professeurs, notamment ceux de lettres et de langues, puissent siéger dans tous les conseils de classe et dans les commissions d’appel et donc que ceux-ci n’aient pas lieu en même temps que les examens. Il est nécessaire également que les établissements puissent réaliser les inscriptions des élèves, autrement que dans la précipitation, d’autant qu’elles peuvent avoir des conséquences sur les structures.
- il n’est pas envisageable que les examinateurs continuent à assurer leurs cours tout en corrigeant leurs copies d’examens, sauf à considérer qu’il ne s’agit pas de dispenser un enseignement mais d’assurer une garderie, ou d’en rabattre sur les exigences de correction en général et de la préparation des oraux de français (lecture des descriptifs et élaboration des questions d’interrogation) en particulier.
- quelle que soit la discipline, il n’est pas envisageable pour les examinateurs d’avoir dans le même temps des copies à corriger et des oraux à faire passer. Nous demandons que la totalité des oraux de l’EAF aient lieu avant les épreuves écrites car les examinateurs ne pourront gérer 8h d’oraux (présence de 8h à18h sur le centre d’examen à laquelle s’ajoute le temps consacré au trajet) et la correction des écrits dans la même période. Cette demande s’inscrit bien sûr en lien avec celle du premier paragraphe, c’est-à-dire modification du calendrier des procédures d’orientation.
- nous relevons par ailleurs que l’organisation des épreuves écrites du baccalauréat ne tient pas toujours compte des contraintes du tiers temps auquel ont droit des candidats, sauf à imaginer que cela se ferait au détriment d’un temps de pause satisfaisant entre deux épreuves : nous vous demandons de transmettre cette observation au ministère pour qu’il y soit apporté les corrections nécessaires.
- nous ne comprenons pas, par ailleurs, ce qui a motivé la modification dans l’ordre du déroulement des épreuves. Les enseignants d’histoire-géographie ont réagi très vivement et demandent à ce que l’épreuve d’histoire-géographie soit placée à nouveau en second, après la journée consacrée à la philosophie. Il est impossible pour eux d’envisager une correction rigoureuse des copies dont ils ont la charge avec un temps de correction qui serait amputé d’au moins 4 jours.
- en outre, nous voulons souligner qu’obliger les élèves à rester présents la 1re partie du mois de juillet en 1re et en Terminale pénalise à deux reprises ceux qui travaillent pendant l’été, à savoir les plus défavorisés socialement.
Nous sommes très inquiets des conséquences de ce nouveau calendrier pour les collègues et les candidats : les examinateurs seront dans l’incapacité de faire passer les épreuves avec la rigueur et l’attention nécessaires au bon déroulement d’une évaluation terminale et les candidats subiront une pression accrue face à l’examen ; nous considérons qu’il y a là une véritable mise en danger du baccalauréat.
Par ailleurs, les nouveaux listings envoyés dans les établissements pour signature en vue des convocations aux examens ne font plus apparaître les niveaux de classes où les professeurs enseignent au cours de l’année : pouvons-nous avoir la garantie qu’il en sera tenu compte et que ceux-ci seront convoqués aux épreuves correspondant aux enseignements qu’ils ont dispensés au cours de l’année ?
Se pose aussi le problème de la répartition des surveillances entres les collègues et les établissements : nous souhaiterions que consigne soit donnée de solliciter prioritairement les collègues non convoqués au baccalauréat. Nous insistons pour que consigne soit donnée aux chefs d’établissements de répartir les surveillances au prorata du temps de service et en fonction de la charge d’examen reçue et que tous les établissements, y compris lorsqu’ils ne sont pas centres d’examen, participent équitablement à cette mission.
Le mécontentement des collègues est d’autant plus grand que les indemnités versées au titre de l’année 2008 sont encore en baisse par rapport aux années précédentes (notamment pour les oraux).
Nous souhaitons la réunion très rapidement d’un groupe de travail afin que les représentants des personnels soient consultés sur le calendrier qui dépend du rectorat, à savoir les épreuves orales de l’EAF ou des options, sur le calendrier des procédures d’orientation, sur les modalités d’organisation du baccalauréat dans l’académie.