Malgré les promesses du ministre Ferry et du Recteur de l’Académie de Lille, 100 à 150 étudiants-surveillants intérimaires et plusieurs stagiaires n’ont toujours pas de poste.
Pourtant, le 11 février 2003, le recteur avait écrit à tous les étudiants-surveillants pour les rassurer sur leur avenir et faire taire les "rumeurs" : « Pour que vous puissiez suivre votre formation universitaire sans vous soucier de votre avenir professionnel immédiat, je tenais à vous faire savoir personnellement que le recrutement des assistants d’éducation sera sans incidence sur votre situation individuelle ».
A ces étudiants-surveillants sans poste, le rectorat affirme aujourd’hui qu’il n’y a plus de postes de surveillants vacants et qu’ils ne seront pas réemployés, même pour des remplacements, les obligeant ainsi à s’inscrire au chômage, tout en leur suggérant de se porter candidat à un poste d’assistant d’éducation...
Certains ont cédé, beaucoup sont entrés en résistance…
Dans les établissements, lorsqu’un poste d’étudiant-surveillant se libère, le rectorat le transforme immédiatement en poste d’assistant d’éducation contre la volonté de nombreux établissements.
Pour les étudiants-surveillants en poste à la rentrée 2003, les conditions de travail connaissent une véritable dégradation dans certains établissements : des chefs d’établissement tentent d’aligner leurs obligations et leurs droits sur ceux des plus précaires, aides éducateurs ou assistants d’éducation selon le cas.
Comment peut-on accepter que la catégorie des étudiants-surveillants, mise en extinction malgré le refus de toutes les organisations syndicales depuis un an, soit liquidée au pas de charge, contrairement à toutes les affirmations rassurantes sur leur avenir.
Les textes de 1937 et 1938 qui régissaient les surveillants, issus des luttes du Front Populaire, doivent-ils être gommés au nom de la seule rentabilité des personnels ?
Peut-on espérer que des milliers de jeunes étudiants, de milieux sociaux souvent populaires, puissent réussir leurs études supérieures, en se voyant contraints de passer par la case précarité, en étant obligés de se vendre dans chaque établissement pour montrer qu’ils seront des agents zélés et dévoués, même s’ils n’auront presque aucun droit, travailleront 20 heures par semaine, tout cela pour 500 € par mois ?
Les étudiants de milieux populaires ne doivent pas faire les frais d’une politique de « rigueur » qui vise à terme à la privatisation du secteur public.
Les coups bas portés aujourd’hui contre les surveillants, contre les personnels de service des collèges, lycées, LP, sont les prémisses de la casse de la fonction publique à la française.