Préparation de la rentrée 2010 et Réforme du lycée
Le calendrier précis arrêté par le Rectorat n’a pas été communiqué aux organisations syndicales lors du CTPA mais il l’a été aux chefs d’établissements (vive le dialogue social !) : cette semaine (cf. courriers des 19 et 22 janvier adressés aux directions), les lycées doivent faire remonter au Rectorat leurs souhaits d’options et d’enseignements d’exploration. La DHG tombera dans les lycées au plus tard le 29/01 et les remontées au rectorat après réunion des instances des lycées doivent être faites le vendredi 5 mars au plus tard. Nous constatons que la question du choix des options et des enseignements d’exploration n’est pas soumise aux personnels. Cela est contraire aux textes (Article R421-23 et R421-24) et d’autant plus grave qu’il semble y avoir une ambiguïté sur le statut des LV3, langues anciennes et enseignements artistiques comme enseignements d’exploration (cf. ci-dessous).
Nous appelons donc les personnels à exiger des réunions rapide sur la préparation de rentrée sans attendre que le chef d’établissement ait seul donné son avis sur d’éventuels choix d’options et d’enseignements d’exploration.
Nous dénonçons également un calendrier qui impose la réforme en refusant les négociations sur son contenu et ses objectifs, un calendrier qui d’autre part permet au rectorat d’imposer le contournement de tous les lieux de réflexion et de débat dans un établissement et nous appelons les personnels à organiser des heures d’information syndicale avant et après les congés (février et mars) afin de dénoncer cette réforme que nous devons combattre aussi dans la rue en participant nombreux à la manifestation nationale du 30/01.
Les enseignements d’exploration comme arme contre les disciplines et le statut.
LV3, Langues anciennes, Enseignements artistiques : seulement des options facultatives ?
Actuellement, ces disciplines peuvent être des options facultatives ou des options de détermination. Le projet de réforme prévoyait, dans ses premières moutures, la possibilité qu’elles apparaissent en « enseignements d’exploration » à 3h par semaine ou en options facultatives. Les dernières informations du ministère et du rectorat sont contradictoires. Il semblerait que le rectorat de Lille n’autorise que le statut d’option facultative pour ces disciplines en 2de GT. Ceci les affaiblirait de manière catastrophique, avec sans aucun doute des répercussions sur leur place en collège.
Des enseignements d’exploration outils de la polyvalence.
Economie-Gestion / Sciences économiques et sociales : profs interchangeables ?
Un document du rectorat transmis aux chefs d’établissement explique que les enseignements d’exploration « principes fondamentaux de l’économie et de la gestion » (PFEG) et « sciences économiques et sociales » (SES) pourront être pris en charge « indifféremment » par les professeurs d’économie-gestion et de SES. C’est l’affirmation de la polyvalence, le non-respect revendiqué de la qualification disciplinaire des enseignants, et de manière sous-jacente une remise en cause des spécificités de chaque discipline (dimension technologique pour l’économie-gestion, dimension sociologique pour les SES). C’est inacceptable.
« Littérature et société » pris en charge par les professeurs de lettres et d’histoire-géographie ; « mesures et pratiques scientifiques », par les professeurs de mathématiques, de sciences physiques et de SVT ; etc… Des « plages horaires » où l’on n’enseigne plus sa discipline, mais où on encadre une « activité » (dont on n’est même pas sûre qu’elle sera évaluée). Cela rappelle l’ECJS et les dérives qu’elle a entraînées (variable d’ajustement des services). Mais cela va plus loin : si l’on ajoute de nouveaux enseignements du cycle terminal (« droit et enjeux du monde contemporain », etc), on voit se profiler un lycée où un enseignant peut se retrouver avec une partie non-négligeable de son service consacré à autre chose que sa discipline. Serait-ce un moyen de nous habituer à la polyvalence ? N’est-ce pas un moyen de remettre en cause l’attache disciplinaire de nos métiers ?
La question des enseignements d’exploration est une des nombreuses raisons pour lesquelles il faut continuer à se battre contre cette réforme catastrophique.