Il est désormais entendu et personne ne le conteste, à commencer par J.P. Delevoye (1), que les enseignants seraient les grands perdants du projet d’instaurer un système de retraite par points. En moyenne, et pour une carrière complète de 43 ans, nos pensions seraient amputées de 30 %.
Face à l’ampleur des mobilisations et pour tenter de calmer la colère sociale, le gouvernement avance déjà le chiffre de quelque 500 millions d’euros pour combler les pertes de pension pour les enseignants.
Malheureusement pour lui, la règle de principe d’un système par points est simple, voire simpliste : ces 500 millions annuels, pour les 870 000 enseignants que nous sommes, cela représente 575 euros annuels de traitement ou pour le dire autrement, 14,5 points. Au bout de 43 ans j’aurai donc 623,5 points supplémentaires qui me permettront d’obtenir un supplément de pension de 343 € annuels, soit 28,60 € bruts de pension mensuelle, bien loin de combler la perte de 30% !
Amusons-nous :
– selon les chiffres de la DREES, cités par Delevoye à Rodez, les retraités de l’EN sont partis en 2017 avec une pension moyenne de 2600 € bruts.
– la perte non-contestée est de 30% avec le système par points proposé, soit 780 € mensuels.
Pour combler intégralement cette perte, en sachant qu’une augmentation de 48 € par mois augmente de 28,60 € la pension mensuelle, il faudrait donc augmenter nos traitement de 15 680 € annuels, soit plus de 1300 € par mois, ce qui représente pour l’état plus de 13,6 milliards par an, ce qui ne serait que justice, mais bien loin des 500 millions évoqués.
Pour le gouvernement il n’y a vraiment pas loin entre le pactole annoncé et la roche tarpéienne.