2 février 2021

Les établissements

Autoévaluation des établissements : défendre le service public !

Autoévaluation des établissements : défendre le service public !
Modèle de demande de report ou de refus de participer

Ces évaluations sont destinées à contraindre les projets d’établissement, dans une perspective managériale destructrice pour le service public d’Éducation.

Cette démarche figure dans la loi « pour une école de la confiance » de juillet 2019. Elle est prévue en deux temps : une autoévaluation suivie d’une évaluation externe. 20% des collèges seraient concernés e, 2020-21.

La première phase est en cours de lancement. Encore une demande hors-sol signant l’obsession de ce gouvernement : affaiblir le service public d’Éducation ! Les équipes sont invitées à multiplier les réunions pour réaliser un diagnostic guidé servant de base à l’évaluation externe qui arrivera du rectorat ou de la DASEN dans un second temps. La finalité est de forcer à modifier les projets d’établissement ou contrats d’objectifs.

Tout se passe comme si une partie de l’administration continuait aveuglément son travail. Comme si la gestion de la crise sanitaire ne bouleversait pas les établissements, comme si personne ne savait ou ne voulait voir que les personnels sont exténués. Poursuivre ce dispositif est une maltraitance de l’institution. L’auto-évaluation vise à faire porter à l’établissement la responsabilité des difficultés rencontrées.

Le management au service de la destruction du service public d’éducation.
Elle sert, sous des mots creux flatteurs (« partagé » « coconstruction » « acteurs » « territoire ») à culpabiliser les personnels engagés à réaliser des « progrès » quand l’État, lui, détruit les emplois et s’attaque aux métiers. Aucun personnel d’orientation recruté, 7 500 suppressions d’emplois d’enseignants en quatre ans dans le second degré public, 70 000 élèves en plus mais l’auto-évaluation va solutionner toutes les difficultés, c’est certain. Faire « mieux » d’école en quelque sorte !

L’objectif est de passer d’une logique d’obligations de moyens (avec des résultats en conséquence) à une logique d’obligation de résultats (sans que ne soit plus posée la question des moyens à engager pour y parvenir). Ce changement fondamental de paradigme permet de dédouaner l’institution et ses pilotes de l’obligation de « faire suivre l’intendance », en renvoyant la responsabilité de trouver, dans chaque établissement, une organisation ou des décisions d’action pour « optimiser » l’utilisation des moyens attribués.
Ce n’est pas neutre, et très concrètement, cela signifie, par exemple, qu’en cas de hausse d’effectifs, on ne cherchera pas nécessairement à abonder un établissement en moyens pour y faire face, mais qu’on l’encouragera plutôt à instaurer une organisation différente pour couvrir le besoin nouveau, à coût constant.

Que faire ?
La méthode présentée étant assise sur une participation des collègues à ce qui pourrait rapidement devenir lourd et chronophage, le SNES-FSU appelle dans l’immédiat les équipes des établissements qui sont les premiers cobayes de la nouvelle évaluation à retarder la mise en place du dispositif d’évaluation des établissements, en intervenant auprès des directions, et en interpellant les parents d’élèves sur les raisons qu’il y a à prioriser, dans la période, l’action des personnels sur les besoins actuels des élèves, particulièrement flagrants.

La participation des équipes pédagogiques ne peut se faire que sur la base du volontariat. Halte aux convocations émises par les chefs d’établissement managers pour des réunions obligatoires, chronophages et inutiles ! Qui peut réellement penser qu’une telle évaluation améliorera les conditions de travail des personnels et des élèves ? Au contraire, la participation collective des équipes doit permettre de mettre en lumière les manquements de l’État et demander réparation pour faire réussir les élèves !

Vous trouverez ci-joint un exemple de courrier pour refuser de participer à ces réunions.