Déclaration FSU // Classe exceptionnelle des certifiés CAPA du 27 juin 2018
A peine créée, la classe exceptionnelle suscite déjà beaucoup d’intérêt de la part des personnels comme des évaluateurs, ces derniers y trouvant l’occasion de remettre en place la concurrence entre collègues qui disparaît avec l’accès de tous à la hors-classe.
Pour la FSU, cette concurrence est néfaste aux solidarités qui doivent être la priorité pour faciliter le travail dans les établissements dans le contexte de baisse du pouvoir d’achat signalé en CAPA HC. Comment en effet ne pas mettre en péril des équipes quand, dans un établissement, nous avons des situations aussi inégales ? Il y a encore peu, l’académie de Lille a souffert d’un barème d’accès à la hors-classe qui excluait les certifiés promus à l’ancienneté aux derniers échelons, alors que ce passage à l’ancienneté pouvait être du à un retard ou à une absence d’inspection ou même à une date de naissance. Dans le même temps d’autres ont pu être promus au 7e ou 8e échelons en ayant 40 ans ou moins, et sans avoir un dossier professionnel extraordinaire (puisqu’on a vu à l’époque des promus de 35 ans avec 44 de note pédagogique). Aujourd’hui, ces personnels encore jeunes pourraient cette fois être promus à la classe exceptionnelle, alors que leurs collègues plus âgés, mais tout aussi méritants, n’auront, eux, droit à rien ou pas grand chose car pas inspectés ou nés au bon moment. Nous demandons à revoir certaines situations qui nous paraissent particulièrement anormales et indépendamment des quotas de disciplines que vous vous êtes fixés.
Cela ne pénalisera pas pour autant les individus concernés qui devraient continuer à rayonner encore assez longtemps pour être promus suffisamment tôt et gravir tous les échelons de la classe exceptionnelle avant de partir à la retraite.
Pour la FSU, vous l’aurez compris, le seul intérêt de la classe exceptionnelle telle qu’elle existe actuellement, c’est de donner de nouvelles perspectives indiciaires de fin de carrière. La preuve en est que 7 certifiés, dont 5 du supérieur ont renoncé à leur candidature à la promotion comme agrégé par liste d’aptitude pour préférer les bénéfices de la classe exceptionnelle. D’autres certifiés promus agrégés lors de la CAPN se posent la question d’accepter ou pas l’agrégation. Le ministère lui-même reconnaît que le choix est difficile puisqu’il donne jusqu’au 31 août pour le faire, et pas jusqu’à la fin de cette semaine comme il l’a été dit par des interlocuteurs du rectorat.
Pour le reste, la FSU dénonce les inégalités inacceptables que la classe exceptionnelle crée : d’abord entre le nombre de promotions possibles entre le vivier 1 et le vivier 2 et donc les différences de barèmes pour être promu, mais aussi en raison des critères qui servent à constituer le vivier 1, sur la façon de les appliquer puisqu’il faut produire des justificatifs parfois mis à disposition par les établissements, parfois non. Les inégalités se retrouvent aussi sur la façon dont sont attribués les avis dont le nombre est limité par les quotas. Par exemple, vous nous avez dit lors de la CAPA des agrégés que pour être exceptionnel, il fallait rayonner au-delà de son établissement. Nous avons une certifiée du vivier 1 qui a pour appréciation littérale de la part de son chef d’établissement « Mme X est Formatrice Dafop (...). A part ceci, son temps ne lui permet pas plus d’investissement dans le collège. » et l’avis du recteur est …. satisfaisant …
Enfin, nous nous posons la question de la possibilité de promouvoir au vivier 1 l’an prochain, tant il va être asséché dès cette année.