29 mars 2014

Carrière et mutations

CAPA liste d’aptitude pour accéder au corps des agrégés - Déclaration et bilan de la CAPA

Lille - CAPA agrégés / 26 mars 2014 - Liste d’aptitude au corps des professeurs agrégés  

Bilan de la CAPA :

Cette CAPA est encore marquée par la réduction des postes aux concours et donc la diminution des possibilités d’intégration par liste d’aptitude. 261 collègues bénéficieront de la promotion au niveau national alors que dans la seule académie de Lille, 832 dossiers ont été examinés. La liste du rectorat comportait 72 noms, et nous avons obtenu le rajout de 17 propositions parmi tous les dossiers que nous avons défendus (nos critères : le grade, la note pédagogique, les diplômes, la bi-admissibilité, les qualifications disciplinaires, le parcours professionnel dans son ensemble, l’âge).

Comme chaque année, un débat vif et parfois houleux a opposé le SNES-FSU et le recteur sur les critères qui président à la sélection des candidats. Le recteur a répété sa réticence personnelle à l’égard de cette voie de promotion, à laquelle il
préfère l’accès par concours externe ou interne. Dans les critères qu’il a retenus, il a insisté sur la bi-admissibilité et la confrontation des candidats à au moins un concours, la présence des candidats devant des élèves, et surtout « l’excellence disciplinaire » à laquelle l’Inspection académique a tenu à ajouter le « rayonnement académique ». Ces deux derniers critères flous, jamais vraiment explicités et utilisés à géométrie variable, ont permis à l’administration d’écarter certaines de nos propositions privant des collègues d’une juste évolution de carrière.

Lors des échanges nous avons pu également constater qu’il accordait une attention particulière au contenu des lettres de motivation des candidats. Le SNES-FSU a insisté sur la nécessité d’examiner individuellement chaque dossier pour prendre en compte l’ensemble de la carrière. Nous sommes également intervenus à plusieurs reprises pour faire modifier des avis « réservés » ou « défavorables », et parfois même sur des avis « favorables » ne permettant pas de retenir une candidature.


Déclaration des élus SNES-SNEP-SNESUP-FSU

Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs,

Quand le ministre de l’Éducation nationale a affiché sa volonté de revaloriser le métier enseignant, nous en avons pris acte, et les syndicats de la FSU concernés ont saisi toutes les opportunités pour porter leurs revendications dans ce domaine.
Mais force est de constater que les décisions du ministre concernant les évolutions de carrière sont contradictoires : un pas en avant pour l’accès à la hors classe, un grand pas en arrière pour les débuts de carrière et l’érosion du traitement indiciaire pour le reste des collègues.
Si l’attractivité du corps des agrégés n’est, pour l’instant, pas en jeu, sa place dans la hiérarchie des corps de la Fonction publique l’est, obérant grandement les possibilités de mobilité professionnelle des collègues à l’intérieur de celle-ci.

La section académique du SNES-FSU vient de tenir son congrès à Lille. C’est ainsi qu’il a réaffirmé son mandat de faire des agrégés le corps de référence du second degré. Le SNES-FSU, dans la logique de l’élévation du recrutements au master, se fixe comme objectif la mise en place d’un seul corps et un seul concours avec le nombre de recrutement en conséquence : l’agrégation avec pour objectif un plan d’unification des corps.
Des mesures transitoires doivent être simultanément mises en place, jusqu’à l’extinction du recrutement par le CAPES/CAPET :
 l’augmentation notable du nombre de postes à l’agrégation, tant externe qu’interne, jusqu’à couverture de l’ensemble des besoins en recrutement ;
 l’augmentation du ratio pour l’accès au corps des agrégés par liste d’aptitude (du 1/7 au 1/5)
 et la création d’une agrégation dans toutes les disciplines.

En même temps que nous affirmons la nécessité de construire ce processus d’unification, le SNES porte aussi le mandat de la création immédiate de nouveaux débouchés de carrière au-delà de l’indice 783 (indice terminal de la hors-classe) pour les actuels certifiés et CPE, au-delà de l’indice 963 pour les agrégés, du développement de la liste d’aptitude au corps des agrégés et l’élargissement de l’accès aux chaires supérieures.
Toujours pour élargir l’accès au corps des agrégés par liste d’aptitude, le SNESUP demande un plan pluriannuel sur contingent spécifique (hors contingent national) permettant l’intégration dans le corps des agrégés des PRCE-PLP-PEPS exerçant dans le supérieur, comme cela s’est fait jusqu’au début des années 90.

Nous tenons à rappeler aussi une revendication importante pour l’ordre du jour de cette CAPA : nous demandons que la voie de promotion par liste d’aptitude se fonde sur un barème permettant d’objectiver les critères qui président aux propositions académiques, puis aux nominations nationales, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Ces mandats, nous en sommes bien conscients, interrogent avec force les choix du gouvernement en matière de baisse des dépenses publiques. Ils s’opposent en effet à la logique de l’austérité, au nom de la promotion de services publics de qualité, qui nous semblent les vecteurs essentiels de la démocratie sociale et du développement humain.

Aujourd’hui, lors de cette CAPA, nous interviendrons avec l’exigence qui est la nôtre pour que celle-ci joue pleinement son rôle de contrôle et de propositions, afin que cette voie de promotion conserve tout son crédit auprès des personnels.
Nous avons à examiner 830 dossiers de candidatures en baisse de 70 par rapport à l’an dernier.
Les propositions que vous nous avez soumises comportent 72 noms pour une possibilité académique de 89 remontées. La CAPA aura donc à proposer 17 noms supplémentaires.
Trois disciplines ne figurent pas dans le tableau des propositions alors qu’au niveau national, des possibilités de promotions existent : il s’agit de l’italien, du russe et des SES. Nous vous ferons des propositions d’ajout pour ces trois disciplines.

Les candidats comportent 365 femmes et 465 hommes, soit 44% de femmes et 56% d’hommes.
Cette situation ne nous semble pas refléter fidèlement la répartition hommes-femmes de notre profession en général et du corps des certifiés en particulier, d’où proviennent la plupart des candidatures : il y a lieu de s’interroger sur les raisons qui peuvent expliquer cette relative faiblesse numérique des candidatures féminines.

Nous insistons pour que les propositions académiques concernent les enseignants ayant parcouru l’ensemble des échelons de leur corps en étant donc hors-classe à l’indice terminal. Or seuls 44 collègues proposés sont au 7e échelon de la HC, ce qui reste très insuffisant même si ce chiffre est meilleur que l’an dernier. Cela concerne les certifiés mais aussi les professeurs de lycée professionnel arrivés à l’échelon terminal de la hors-classe de leur corps. Nous demandons également un examen attentif de la situation des candidats de discipline sans agrégation systématiquement écartés des propositions.

Nous avons abordé l’étude des dossiers et propositions sur la base des critères suivants : le grade, la note pédagogique, les diplômes, la bi-admissibilité à l’agrégation, les qualifications disciplinaires acquises dans l’exercice du métier ou de fonctions diverses, le parcours professionnel dans son ensemble, ainsi que l’âge. En effet, il nous semble cohérent d’encourager les collègues plus jeunes à donner la priorité à l’agrégation interne.

Nous souhaitons bien sûr connaître les critères qui ont présidé à l’élaboration de la liste des propositions pour éclairer nos collègues sur les conditions dans lesquelles leurs dossiers sont examinés. Ces critères nous semblent souvent opaques et il semble que certains « élus » le sont plus pour services rendus aux corps d’inspection que pour récompenser un parcours de carrière.
Lors de l’examen des propositions par discipline, nous vous soumettrons, de notre côté, des dossiers qui ont retenu notre attention en fonction des critères que nous avons indiqués précédemment.

Nous tenons enfin à remercier les services pour la préparation de cette CAPA.