20 mars 2013

Carrière et mutations

CAPA liste d’aptitude pour l’accès au corps des agrégés du 20 mars 2013

Compte-rendu de la CAPA

Le changement commencerait-il par la CAPA des Agrégés ? Pas encore, mais l’ambiance change ! Dans sa déclaration préalable le SNES-FSU a rappelé son attachement à une Agrégation revalorisée et aux 3 voies d’accès. Pour cette année, la réduction des postes aux concours explique la diminution des possibilités d’intégration par liste d’aptitude. Avec la règle du 1/7e, (alors que le SNES revendique un passage au 1/5e). 286 collègues bénéficieront de la promotion au niveau national alors que dans la seule académie de Lille, 910 dossiers ont été examinés. La liste du rectorat comportait 70 noms, et nous avons obtenu le rajout de 17 propositions, ce qui est mieux que l’an dernier (10 rajouts) mais pour un volume réduit de propositions (87 contre 91). Il fallait donc chercher le changement ailleurs…
Comme l’an dernier, Le SNES-FSU a rappelé les critères qui ont justifié ses choix et a demandé au recteur quels avaient été les siens. Et là, surprise, il y avait bel et bien du changement ! Le recteur a d’abord dit sa réticence personnelle vis-à-vis de cette voie de promotion, à laquelle il préfère l’accès par concours externe ou interne, même si, en tant que recteur, il doit se plier à la réglementation. Dans les critères qu’il a retenus, il a insisté sur la bi-admissibilité et la confrontation des candidats à au moins un concours. Il a aussi tenu à prendre en compte la présence des candidats devant des élèves, et a exprimé son intention de valoriser les candidats exerçant depuis longtemps dans des établissements difficiles, comme les collèges ECLAIR. Lors des échanges nous avons pu également constater qu’il accordait une attention particulière à la qualité des lettres de motivation des candidats : il est contre-productif d’écrire « qu’on le vaut bien », par exemple… Certains noms qui figuraient en bonne place l’an dernier ont donc disparu des listes. Le SNES-FSU a émis des réserves et insisté sur la nécessité d’examiner individuellement chaque dossier pour prendre en compte l’ensemble de la carrière. Nos propositions ont souvent été reprises mais il faut regretter l’attitude de certains IPR qui, tout en reconnaissant le nombre anormalement faible des avis « très favorable », ont refusé de relever leurs avis, pénalisant ainsi de nombreux collègues. En Lettres et SVT par exemple, le SNES-FSU a également dénoncé le grand nombre d’avis « Réservé ». Le recteur s’est engagé à harmoniser les pratiques des différentes disciplines.
Nous sommes intervenus systématiquement sur les retards d’inspection (plus de 5 ans révolus sans inspection, donc inspections antérieures à septembre 2007).


Déclaration des élus SNES-SNEP-SNESUP-FSU

Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs,

La dernière fois que les personnels de l’Education nationale ont connu un réel changement en termes de revalorisation de carrière, ce fut en 1989. Et déjà, les agrégés ont été les grands oubliés, l’exemple le plus frappant étant sans doute l’indemnité de professeur principal, bloquée pour notre corps jusqu’à ce qu’elle soit rejointe par celle attribuée aux certifiés ; et cela dure depuis près de 25 ans !

Depuis cette période, nous avons connu également la dégringolade salariale : un agrégé en 2013 n’a plus le même niveau de vie que celui auquel il pouvait prétendre dans les années 80 ; ce n’est pas une posture syndicale, mais bien ce que nous constatons dans notre quotidien de professeur, profession qui n’attire plus des étudiants conscients de la dégradation des conditions de travail et de la faiblesse des rémunérations par rapport à d’autres métiers bac + 5.
Il faut donc revaloriser les salaires et améliorer l’exercice de notre métier, et c’est urgent, comme en témoignent les chiffres insuffisants d’inscrits aux concours et d’admissibles.
Il faut également rassurer les personnels alors que des rumeurs reviennent régulièrement concernant l’avenir de l’agrégation même et des concours internes, rares voies de promotion pour les certifiés. Ces rumeurs reviennent à l’heure où le débat sur la loi d’orientation a lieu au Parlement, c’est à dire en ce moment, avec pour mesure phare celle de la réforme des enseignants. Quelles sont les perspectives pour notre corps dans ce cadre ? Car là encore, l’agrégation est l’oubliée des discours officiels et le passage de tous à bac + 5 amène à se poser des questions. Qu’on ne s’y trompe pas : l’élévation du niveau de recrutement est une de nos revendications historiques, même si nous contestons les modalités choisies par les gouvernements précédent et actuel, avec la mise sur le terrain quasiment à temps plein, et l’absence de pré-recrutements. Mais le passage à bac + 5 pour l’ensemble des corps ne doit pas être un prétexte pour faire disparaître purement et simplement le concours de l’agrégation ou pour niveler par le bas. La FSU considère au contraire que l’agrégation revalorisée doit être un point d’appui pour tirer vers le haut les rémunérations des personnels, tout en les faisant bénéficier d’une diminution d’ORS fixés au moment de la semaine de 40 h et avant les réformes qui ont diminué les horaires disciplinaires des classes et alourdi d’autant la charge des professeurs en multipliant le nombre de classes dans leurs services.

Enfin, nous saisissons l’occasion de cette capa pour aborder la question du rattrapage du 8 novembre : nous avons été interpellés par plusieurs collègues concernant le rattrapage du jeudi 8 novembre. En effet, ces personnels étaient soit en congé maladie, soit en congé parental, soit en congé de formation professionnelle et se voient devoir rattraper des heures alors qu’ils n’étaient pas dans leur établissement à cette période de l’année. Outre que ces rattrapages sont les prémices de l’annualisation du temps de travail, ce que nous refusons catégoriquement, cela représente pour les enseignants et CPE concernés une injustice vis-à-vis des autres personnels. Nous vous demandons d’intervenir auprès de l’ensemble des établissements et des chefs d’établissements afin de ne pas obliger les personnels à rattraper des heures qu’ils n’ont pas à faire puisque qu’ils ne les auraient pas faites de toute façon.

Pour en revenir à l’ordre du jour,
La liste d’aptitude constitue une voie nationale de recrutement de plus en plus étroite.
Le nombre annuel des possibilités de nomination est déterminé en fonction du nombre de titularisations par concours (externe et interne) prononcées dans la discipline de recrutement, soit une nomination pour 7 titularisations par concours.
Depuis 2002, l’Éducation nationale a subi des saignées successives dramatiques. Cette saignée s’arrête cette année, même si l’académie est au final très peu concernée par les créations de postes : seuls 10 en lycée et 30 dans les collèges. Les postes mis aux concours, et donc les recrutements vont augmenter, ce qui va permettre l’année prochaine d’avoir un nombre de titularisés plus important, donc un nombre de nominations possible légèrement plus important également. Mais cette année, cela ne sera pas encore le cas.
Cette situation rend plus urgente encore la satisfaction de deux de nos revendications :
 la création d’une agrégation dans toutes les disciplines, car il devient de plus en plus difficile, pour les candidats exerçant dans une discipline sans agrégation, d’être promu ;
-le passage du 1/7 au 1/5 pour le calcul des promotions par liste d’aptitude.
Si nous restons attachés au recrutement des agrégés par concours (externe et interne), la liste d’aptitude est une forme de promotion que nous défendons par ailleurs, avec pour objectif un corps des agrégés revalorisé qui soit la référence tant en termes de rémunération que de maxima de service. Cette voie de promotion doit cependant se fonder sur un barème permettant d’objectiver les critères de sélection, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Nous avons à examiner 910 dossiers de candidatures (beaucoup plus nombreuses que les 5 concernant la liste d’aptitude des certifiés dont l’attrait est moindre).
Les propositions que vous nous avez soumises comportent 70 noms pour une possibilité académique de 88 remontées. La CAPA aura donc à proposer 18 noms supplémentaires, ce qui est plus important que les années antérieures, ce dont nous nous félicitons.

Les candidats comportent 418 femmes et 492 hommes, soit 45,9% de femmes et 54,1% d’hommes. Si l’on veut arriver à l’équilibre hommes-femmes en tenant compte de leur répartition dans les candidatures, cela donnerait, pour 88 propositions : 41 femmes et 47 hommes. La liste des proposés comporte actuellement 37 femmes et 33 hommes. Ceci peut être un premier élément pour les choix à effectuer.

Les candidats du supérieur sont au nombre de 123, soit 13,5% des candidats. Avec ce pourcentage, l’académie devrait remonter 12 candidats du supérieur. Sur la liste actuelle des propositions, ils sont au nombre de 9.

Un équilibre est également à trouver entre les différents types d’établissements. Ainsi, 308 candidats sont affectés en collège, donc 33,8% des candidatures, et parmi ces candidats, 15 sont proposés, ce qui est très en deçà des 29 propositions si l’on répartissait les propositions en tenant compte de cela.

Un autre critère de répartition peut aussi être la répartition entre nos deux départements. Ainsi, 635 candidats sont du nord et 273 sont du Pas de Calais, 2 candidats travaillant au CNED, soit une répartition de 69,8% dans le Nord et 30,2% dans le Pas de Calais. Rapportés aux 88 propositions possibles, cela donnerait 61 propositions dans le Nord et 27 dans le Pas de Calais. Les proposés actuels sont au nombre de 47 dans le Nord et 23 dans le Pas de Calais, ce qui est pour l’instant en faveur du Pas de Calais.

Enfin, concernant la liste des proposés actuelle, nous constatons qu’un collègue est bi-admissible, ce qui est un critère pertinent pour ce type de candidature même si ce collègue n’est pas arrivé à l’indice terminal de son corps. Mais surtout 3 collègues ne sont pas hors classe. Nous demandons à ce que les propositions académiques puissent concerner les enseignants ayant parcouru l’ensemble des échelons de son corps en étant donc hors classe à l’indice terminal. Or, seuls 34 collègues proposés sont au 7e échelon de la hors classe, ce qui est très insuffisant.

Évidemment, ces critères sont à prendre en compte parmi les dossiers de qualité. Nous avons ainsi abordé l’étude des dossiers et propositions sur la base des critères suivants : le grade, la note pédagogique, les diplômes, la bi-admissibilité à l’agrégation, les qualifications disciplinaires acquises dans l’exercice du métier ou de fonctions diverses, le parcours professionnel dans son ensemble.

Nous souhaitons bien sûr connaître les critères qui ont présidé à l’élaboration de la liste des propositions pour éclairer nos collègues sur les conditions dans lesquelles leurs dossiers sont examinés. Lors de l’examen des propositions par discipline, nous vous soumettrons, de notre côté, des dossiers qui ont retenu notre attention en fonction des critères que nous avons indiqués précédemment.

Nous tenons enfin à remercier les services pour la préparation de cette CAPA.