DECLARATION PREALABLE FSU : CTPD 62 du 1er février 2011
Les membres du CTPD 62 ont été convoqués afin de savoir de quelle façon les collèges et Segpa du Pas-de-Calais seront impactés par les 470 suppressions de postes que subira l’académie de Lille dans le second degré.
En ce qui concerne la délégation FSU, nous avons donc décidé qu’il fallait une nouvelle fois marquer notre refus des choix politiques et budgétaires qui affaiblissent le service public d’Education.
1) Le refus de choix qui fragilisent encore un peu plus les collèges du département : augmentation générale du nombre d’élèves par classe (une division ouverte en 3e pour 323 élèves supplémentaires !) ; réduction d’un cinquième des moyens pour lutter contre la difficulté scolaire ; fermeture de 6 troisièmes dérogatoires, sans proposition alternative pour traiter l’échec en amont autre que … le socle commun ou l’alternance.
Pire, c’est l’éducation prioritaire –les collèges RRS et surtout les RAR- qui fera, plus que les autres, les frais d’un nouveau budget de renoncement pour les territoires défavorisés. Certainement un avant-goût de la refonte de la carte de l’Education Prioritaire : après la suppression de la carte scolaire, il s’agit pour le ministre Châtel d’achever la marche vers le marché scolaire, où règnerait entre des établissements à plusieurs vitesses, je cite : « une concurrence libre et non faussée. »
2) Le refus également d’un mépris : l’an dernier, les services, également touchés par les suppressions de postes, n’avaient pu établir les documents avant le jour même de la réunion faute de temps. Cette fois c’est sur leur célérité que nous nous interrogeons : le CTPA s’est réuni le mardi 25 janvier au matin et les documents établis par vos services nous sont parvenus l’après-midi du même jour… De même qu’ils ont été transmis aux seuls personnels de direction dans les établissements avant le CTPD.
Quel type de « travail » peut donc effectuer dans le secret un chef d’établissement quand les choix qui doivent être faits mettent en jeu des suppressions ou des créations de postes, des compléments de service, la dégradation des conditions de travail et d’apprentissage ? Certains principaux, soucieux de l’intérêt général, ont communiqué les documents aux équipes. Nous y voyons au moins le signe encourageant pour ceux-là qu’ils seront peu sensibles à la nouvelle prime à la performance instaurée par le ministère, prime qui -une fois n’est pas coutume- voit se dresser contre elle des organisations syndicales des personnels de direction .
3) Le refus enfin de voir les personnels et leurs élus dépossédés de leur capacité à s’exprimer sur la préparation de rentrée, en collège comme en lycée : des consignes ont été précisément données pour ne pas mettre des TRMD à l’ordre du jour des CA, des procédures d’urgence ont été recommandées concernant la réunion de ces CA, alors que rien ne les justifie, si ce n’est la crainte de l’opposition des personnels.
Siéger normalement aujourd’hui reviendrait pour la FSU à s’asseoir sur les principes que nos syndicats défendent : éducabilité, démocratie et respect du paritarisme, du CA des EPLE jusqu’au CTPM. Principe qui nous conduit à renouveler notre demande d’un groupe de travail pour étudier les décisions de créations, suppressions, transformations, compléments de service en référence avec les TRMD.
Quant au caractère unitaire de nos actions, nous espérons encore de nos partenaires qu’ils y soient sensibles, même en dernière minute : après des années de boycott du CTPD sur les moyens, il faut certes s’exprimer, ce que nous faisons ici, mais aussi témoigner à nos collègues de notre solidarité et de notre soutien à leurs actions, et fédérer leur revendication à l’occasion de la grève du 10 février.
C’est pourquoi, sans attendre le déroulement de cette réunion formelle, mais sans préjuger du statut des réunions ultérieures, nous quittons dès à présent la salle.