24 juin 2019

Carrière et mutations

Classe exceptionnelle des CPE : Bilan et déclaration

La CAPA du 24 juin a étudié 90 dossiers pour le passage à classe classe exceptionnelle.

Sur les 90 collègues promouvables :
 20 étaient promouvables au titre du viviers 1
 8 étaient promouvables au 2 viviers
 70 étaient promouvables au vivier 2

Le ministère a attribué pour l’académie de Lille 18 promotions à distribuer pour le premier vivier (80% des promotions) et 5 pour le second vivier (20% des promotions).

Avant et pendant la CAPA, les élus du SNES-FSU sont intervenus pour faire vérifier ou corriger le tableau d’avancement. Nos interventions ont permis de faire lever la moitié des avis "insatisfaisants" et d’améliorer des situations de collègues proches de la retraite pendant la CAPA afin de faire de la classe exceptionnelle un véritable débouché de carrière pour tous.
Malheureusement, les contingents sont insuffisants et ne correspondent pas à la configuration du corps. Ainsi, des collègues éligibles au vivier 2 partiront à la retraite sans pouvoir bénéficier de cette promotion de grade, pendant que d’autre, beaucoup plus jeunes, accèderont à la classe exceptionnelle au titre du vivier 1 et bloqueront des promotions pendant de nombreuses années.
Si le SNES-FSU ne se satisfait pas du tout des conditions mises en place pour accéder à la classe exceptionnelle, sa création permet cependant d’envisager la revalorisation de fin de carrière et constitue un point d’appui pour qu’elle devienne un débouché pour tous, comme nous avons su le faire pour la hors-classe.

  • Critères de départage à égalité de barème :

Respect de la répartition hommes/femmes,puis ancienneté de corps, ancienneté de grade et enfin la date de naissance.

  • Quelques chiffres :

 Nombre de promouvables au V1 : 20
 Nombre de promus au V1:18

 Nombre de promouvables au V2 : 70
 Nombre de promus au V2 : 5

 Nombre de promouvables aux deux viviers : 8
 Nombre de promus : 8

 Promus au V1 par échelon :
Ech : 4 => 3 (2 non promus)
Ech : 5 => 7 (0 non promus)
Ech : 6 => 8 (0 non promus)

 Promus au V1 par avis Recteur :
Insatisfaisant : 0
Satisfaisant : 10
Très satisfaisant : 4
Excellent : 4

 Promus au V2 par avis Recteur :
Insatisfaisant : 0
Satisfaisant : 0
Très satisfaisant : 2
Excellent : 3

NB : les avis Exc. et TS sont contingentés. Les avis recteurs sont donc susceptibles d’évoluer chaque année.

Déclaration des élus du SNES FSU - CAPA des CPE Lundi 24 juin 2019

Nous voilà réunis aujourd’hui pour la CAPA relative à l’attribution des postes adaptés, des congés de formation professionnelle puis à l’accès à la classe exceptionnelle pour les CPE de l’académie.
Il nous faut, tout d’abord, intervenir sur le décalage notoire entre le faible nombre de demandes de congé formation et le nombre réel de collègues désireux d’évoluer différemment dans la profession. En effet, souvent une année scolaire n’est pas suffisante pour préparer un nouveau projet, et un lissage sur 2 années à mi-temps n’est pas compatible avec les exigences du métier.
Une analyse encore plus fine des témoignages dont nous disposons montre que les CPE aiment globalement leur métier, en revanche, leur insatisfaction porte sur leurs conditions d’exercice …...Que dire de l’allongement du temps de travail qui ne prévoit pas d’aménagement, du moins de ménagement, malgré la pénibilité du métier ?

Par ailleurs, il a fallu 30 ans à la hors-classe pour devenir un véritable débouché de carrière pour TOUS. Combien d’années faudra-t-il à la classe exceptionnelle pour devenir elle aussi une réelle perspective de carrière ? Ce grade reste pour l’instant un rêve inaccessible pour une majorité de CPE qui ne rempliront pas les conditions d’accès au vivier 1. Si l’académie de Lille ne souffre pas encore de pénurie de candidats pour ce vivier, celui-ci semble pourtant bien se tarir puisque deux collègues seulement n’obtiendront pas leur promotion faute de contingent suffisant.
Nous nous inquiétons donc, à juste titre, de devoir rapidement, lors des campagnes de promotions à venir, rendre des promotions non attribuées au ministère faute de fongibilité possible entre les deux viviers, comme cela est déjà le cas dans de nombreuses académies ainsi que dans d’autres corps, et cela malgré le nombre important d’établissements relevant de l’éducation prioritaire au sein de notre académie. Autre inquiétude : nous constatons la promotion de collègues de plus en plus jeunes au titre du vivier 1, qui bloqueront des promotions pendant de longues années, pendant que d’autres collègues partiront à la retraite sans cette promotion faute de contingents suffisants dans le vivier 2.

De nombreux collègues ont exercé leurs fonctions avec beaucoup d’abnégation tout au long de leur carrière et sont au dernier échelon de la hors classe depuis plusieurs années. Ils n’ont pas démérité même s’ils n’ont pas exercé en éducation prioritaire, même s’ils n’ont pas été cooptés pendant 8 ans pour assurer la fonction de tuteur ou de formateur, mais partiront pourtant à la retraite privés d’une promotion méritée, pendant que d’autres y accèdent très jeunes et vont en bénéficier pendant 20 ans ! Les collègues restés sur la touche sont d’autant plus amers que la voie unique pour l’amélioration de leur situation financière est aujourd’hui la promotion, puisque leurs salaires sont gelés et que leur pouvoir d’achat ne cesse de baisser.
La prétendue « promotion au mérite » qui définit le mode d’accès à la classe exceptionnelle montre ici toute sa vacuité quand, d’un côté, il y a presque autant de promotions à distribuer que de personnels éligibles, et que, de l’autre, il y a beaucoup d’éligibles et très peu d’élus. Parmi les premiers, il n’est donc pas nécessaire d’être « méritant » alors que parmi les seconds il est clair que tous les méritants ne pourront pas être récompensés …

Toutefois, la duperie que représente, pour nous, la création de ce nouveau grade paraîtrait aujourd’hui presque anecdotique face à la casse du service public d’éducation qui se confirme, et plus largement la casse de la Fonction publique.
Tous les éléments qui apportent des garanties aux personnels, et donc aux usagers du service public, contre l’arbitraire et l’opacité en matière administrative, contre les passe-droits qui sont leur corollaire, sont attaqués. Ainsi, les dispositions prévues concernant les Commissions Administratives Paritaires et leur rôle sont-elles emblématiques. Le paritarisme est gravement attaqué pour laisser libre cours au management local, pour donner aux chefs de service locaux les prérogatives de recrutement, mutation, avancement, promotion et même sanction disciplinaire, avec la nouvelle suspension sans traitement de trois jours. Le paritarisme, c’est la concrétisation de la démocratie sociale au sein de l’État, dans une République qui, de par sa constitution, se veut sociale. On n’attaque pas impunément la démocratie sociale sans conséquence pour la démocratie elle-même !
Depuis deux ans, nous essayons de dialoguer, d’amender les réformes, de négocier. Mais notre ministre nous ignore et nous méprise, faisant preuve d’un autoritarisme sans précédent. Dans une institution dont l’objet est la formation du libre arbitre et l’émancipation des jeunes, nous aurions pu trouver cela absurde si le contexte n’avait pas été aussi grave !
C’est ce qui a amené, il y a une semaine, les personnels à user dans une large unité et de manière tout à fait inédite, de l’arme de la grève à l’ouverture des épreuves du baccalauréat, et qui les amènera à user de nouveau de leur droit jeudi prochain pour le DNB. Cette situation de blocage, dont le gouvernement porte l’entière responsabilité, ne saurait perdurer sans altérer gravement les relations sociales dans un service public auquel nous sommes profondément attachés. Le ministre doit maintenant en finir avec son entêtement, entendre les personnels et ouvrir sans tarder des discussions sur les « sujets qui fâchent » la communauté scolaire depuis de longs mois.

Pour terminer, nous remercions les services pour la qualité des échanges mais aussi la transmission des documents et des informations nécessaires à la préparation de cette CAPA, pour laquelle le travail effectué avec les services illustre une fois de plus l’intérêt et l’importance du paritarisme.