Déclaration liminaire du SNES et de la FSU, au nom de l’Intersyndicale Education opposée à la réforme du collège
Le pays vient d’être secoué par des événements tragiques, la FSU condamne les massacres du 13 novembre avec la plus grande fermeté et apporte son soutien plein et entier aux familles et aux populations touchées par les actes terroristes qui secouent la France et les autres pays victimes de ces barbares fanatiques.
Malgré l’état d’urgence et la situation de tension encore très présente 10 jours après les faits, la FSU se doit de poursuivre ses combats syndicaux, d’abord parce que des consignes pressantes et en contradiction avec vos directives, M. le Recteur, M. les DASEN, sont envoyées aux personnels dans certains collèges, ensuite parce que nos combats s’inscrivent dans un projet global de société, de défense de la démocratie, principale cible du terrorisme. En tant qu’organisation syndicale, nous œuvrons pour bâtir une République sociale, appuyée sur une École émancipatrice. Cela implique la prise en compte par le pouvoir des revendications des personnels quand une réforme est mise en place.
C’est dans ce cadre que nous souhaitons vous lire une déclaration intersyndicale concernant la réforme du collège qui nous servira de déclaration préalable :
En ouverture de ce CTA, nos organisations FSU, SNALC, CGT Educ’action, Sud-Education, Action et Démocratie, SN-FO-LC qui représentent près de 80 % des personnels du second degré, tiennent à avoir une parole commune concernant la réforme du collège que l’on prétend à toutes fins imposer à nos collègues très majoritairement opposés à sa mise en œuvre.
Cette hostilité légitime à un projet générateur d’inégalités scolaires et de disparités territoriales -dont notre académie se passerait aisément-, est encore redoublée par les procédés inacceptables utilisés sur le terrain au titre du plan académique de « formation en établissement ».
En effet, la mobilisation totale de l’Institution encourage dans un certain nombre de collèges des pressions intolérables sur nos collègues, sommé-e-s d’assister à des réunions dites d’information et de produire de façon anticipée des dispositifs pédagogiques, hors de tout cadre réglementaire.
Nos organisations condamnent les méthodes managériales mises en œuvre par des représentants de l’Etat, pour lesquels "l’accompagnement" à la réforme signifie chantage et pression sur les postes en vue de la rentrée 2016 ; mises en cause individuelles et infantilisation en réunions plénières, y compris parfois en présence d’IPR référent ; remise en cause des pratiques professionnelles s’il n’est pas fait allégeance au discours médiatique de la Ministre lors de certaines inspections ; production de planning de formation ubuesques.
Nous vous engageons solennellement, Monsieur le Recteur, à rappeler que la « formation » que vous souhaitez décliner dans les collèges ne peut être invoquée pour contraindre les professeurs à participer à des réunions qui relèvent du volontariat, afin d’élaborer des dispositifs pédagogiques qu’ils et elles sont les seul-e-s à pouvoir concevoir dans le cadre de leur liberté pédagogique.