Le ministère commence à diffuser les chiffres sur les suppressions de postes pour la rentrée 2008. Comme on pouvait s’y attendre après le vote du budget, l’addition est très lourde. 687 postes d’enseignants sont supprimés dans la seule académie de Lille, auxquels il faut ajouter d’autres mauvaises nouvelles : suppression de 29 postes d’administratifs dans les établissements, de 35 postes d’étudiants surveillants, plus 26 suppressions au titre du programme financier « soutien de la politique scolaire ». Avec un recul du nombre d’élèves de 1.86 % dans le secondaire, ce sont 2.54 % des postes existants qui seraient ainsi supprimés
Nous n’avons pas d’informations pour les conseillers d’orientation psychologues, ni pour les conseillers principaux d’éducation.
452 postes d’enseignants sont supprimés au titre de la démographie, sans tenir compte des difficultés rencontrées par nos élèves, ni de leurs résultats dans une académie où ils sont un tiers en éducation prioritaire,
235 emplois sont transformés en heures supplémentaires, sans bilan des mesures déjà prises en ce sens et qui ont pour l’heure surtout permis des économies puisqu’elles n’ont pas toutes été utilisées.
Dans le primaire, aucune création de poste, ce qui laisse présager des « rééquilibrages » forts entre le Nord et le Pas de Calais, alors que l’académie ne peut déjà pas assurer cette année la formation obligatoire des jeunes collègues faute de remplaçants !
Ce chiffre de 687 postes dans le second degré est d’autant plus terrible qu’il s’ajoute à ceux des 10 années précédentes (4500) et notamment aux 740 de l’année dernière.
L’enveloppe globale nationale des suppressions est bien supérieure cette année et si notre académie est encore une fois la plus touchée, l’addition s’alourdit rapidement aussi ailleurs. La mobilisation très forte des personnels du Nord Pas de Calais explique un nombre de suppressions au final moins élevé que prévu, même si ces chiffres ne prennent pas en compte la disparition de nombreux stagiaires. On ne peut cependant que regretter que ceci ait été obtenu par redéploiements avec des suppressions dans d’autres académies et non par des dotations budgétaires supplémentaires.
Il reste que bien entendu, le rectorat va "communiquer" et tenter de minimiser les chiffres en prétendant que ne sont supprimés « que » 452 postes, les autres étant remplacés par des heures supplémentaires. La réalité, c’est qu’à la rentrée, nous aurons de nouveau des centaines de postes supprimés, et on proposera aux collègues restés titulaires de leur poste et éventuellement aux autres, affectés comme remplaçants (TZR), de faire des heures supplémentaires pour compenser les manques ! Est-ce cela la revalorisation salariale promise par le ministre de la Fonction Publique après la grève du 20 novembre ?
L’intersyndicale nationale de l’Education a déjà appelé à la grève le 24 janvier, avec le reste de la FP. Aux revendications communes sur les salaires, il nous faut ajouter et porter haut et fort la revendication sur l’emploi et sur l’avenir de l’école !
Dès la rentrée, le SNES lancera une grande campagne de mobilisation sur ces questions, notamment auprès des parents pour s’opposer à la casse du service public d’éducation.