Texte : doublants en terminale (conseil syndical du 13 novembre 2015)
La réforme des conditions de redoublement en terminale (conservation des notes supérieures à 10) marque un profond mépris du ministère pour les personnels et les élèves. La publication du texte juste avant le début des inscriptions au bac a empêché les élèves concernés d’y réfléchir réellement, et les personnels de les conseiller sereinement. L’enjeu de l’assiduité, ou non, des élèves concernés pose de redoutables problèmes qu’il faut régler localement dans l’urgence.
L’éclatement du groupe classe avec la multiplication des « statuts » d’élèves différents plus ou moins concernés par les cours ou par les évaluations formatives. Mesure de plus pour déstabiliser notre fonctionnement au quotidien en lycée.
Enfin si le droit au redoublement dans l’établissement est un progrès, rien ne dit que les moyens suivront : quelle prise en compte des effectifs réels dans la gestion des moyens ?
Le dispositif porte aussi des menaces pour le baccalauréat lui-même qu’il contribue à affaiblir :
– l’examen n’est plus pensé comme un tout cohérent : il ne s’agit plus de passer la même année, sur une courte période, une série d’épreuves ; ce n’est plus la capacité à mobiliser un ensemble de connaissances sur une courte période, aboutissement de 3 ans de préparation, qui est évaluée.
– ce dispositif risque de diffuser la logique modulaire qui fait éclater la cohérence des formations et aurait pour effet de favoriser l’absentéisme par des emplois du temps gruyère dans le cas où la présence de certains élèves aux cours ne serait plus obligatoire. Le risque de décrochage n’est pas à écarter , la poursuite d’étude par cette mesure est compromise.
Attachés au maintien de la valeur d’un examen national et anonyme, cette mesure n’est-elle pas aussi une nouvelle opération de communication visant à faire entrer dans les têtes que l’organisation d’un examen final est trop couteuse et devenue inutile à terme ?
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