Nous tenons d’abord à remercier les services pour leur disponibilité et la qualité des documents fournis. Nous sommes honorés Monsieur le Recteur par votre présence. En effet, il est particulièrement rare qu’un Recteur soit présent à une CAPA ordinaire des certifiés et des AE. Votre présence est donc exceptionnelle peut être parce que la situation est exceptionnelle car l’ordre du jour lui ne l’est pas.
Pas exceptionnel, le nombre des contestations de note et d’appréciation est particulièrement faible cette année et lors de la CAPA des agrégés l’administration a montré qu’elle avait compris la situation dans l’établissement où les réclamations sont nombreuses et pris les dispositions nécessaires, nous ne doutons pas qu’il n’en soit pas de même pour les certifiés.
Pas exceptionnelle non plus, la situation des congés de formation où les demandes progressent encore tandis que les congés stagnent. Nous avons tout de même deux questions au sujet de la solution trouvée l’an dernier, à savoir le congé formation de 10 mois. Il semble que la situation financière des collègues à mi-temps ait posé des problèmes et nous aimerions être sûrs que cela ne se reproduira pas. De même, les contractuels recrutés sur les congés de formation de 10 mois n’ont eu que des contrats de 10 mois. Il est inconcevable que cela soit les précaires qui fassent les frais de cette solution.
Pas exceptionnelles enfin, les demandes de poste de réadaptation, toujours plus nombreuses. Nous alertons l’administration sur la situation faite aux collègues qui sont en fin de CLD ou en fin de poste en réadaptation ou en affectation provisoire après un CLD. Lors de la vérification des barèmes du mouvement intra, nous avons constaté que plusieurs de ces collègues participaient sans que leur situation n’ait été évoquée en groupe de travail des cas médicaux et nous craignons que leur affectation ne pose problème au vu de leur état de santé. Nous savons que les calendriers sont très serrés et nous savons la surcharge de travail des services, il n’empêche que ces situations devraient être gérées en amont plutôt qu’à la rentrée scolaire avec des collègues dans une situation ingérable. Il serait bon d’avoir un avis médical car il est inutile d’affecter ces collègues s’ils ne sont pas en mesure de reprendre ou de les affecter sans attention spéciale si leur situation en nécessite une.
Si l’ordre du jour n’est pas exceptionnel, la situation, au contraire, l’est à plus d’un titre. Le gouvernement ne peut jouer la politique du pire. Le mouvement social qui affecte l’Education nationale est un mouvement d’ampleur exceptionnelle par la mobilisation croissante des personnels et par la durée. Le SNES a affirmé et affirme toujours qu’il ne saurait être question de porter atteinte aux examens et refuse l’idée d’un boycott. Sûr de ceci, le ministère ne doit pas en conclure qu’il a les mains libres, que le calendrier lui est favorable et que du 12 au 18 juin il n’y aura plus d’appel à la grève et que finalement tout va rentrer dans le rang.
Si le gouvernement reste sourd et se contente le mardi 10 juin de réaffirmer « que la route est droite et que le pente est forte », tout comme il l’a fait après chaque temps fort de mobilisation, il doit savoir que le SNES appellera, si les réponses ne sont pas à la hauteur des revendications des personnels, à d’autres journées de grève et à d’autres temps forts et ce, dès le 12 juin. Le gouvernement prendra alors la responsabilité des dérapages qui pourraient se produire et que le SNES veut à tout prix éviter. Dérapages qui seront la conséquence de l’exaspération des collègues alimentée par la non prise en compte de leurs revendications mais aussi par les provocations du ministre et de vous Monsieur le Recteur.
Provocation, les menaces sur les pré-compte pour fait de grève qui incluraient les week-end, les jours fériés et les jours où les collègues n’ont pas cours. Quand le temps de la négociation sera venu, nous savons tous ici que celle-ci aura lieu au niveau du ministère.
Provocation, les ordres de réquisition. Ou le mouvement s’essouffle comme le prétend le ministre et pour surveiller normalement les épreuves du bac, il y aura suffisamment de non grévistes, ou les grévistes sont très nombreux et il s’agit alors de la prise en otage du droit de grève des personnels. Dans les deux cas, votre décision radicalise le mouvement car vous usez de la force de votre autorité contre les grévistes. Le SNES vous demande solennellement de ne pas avoir recours aux réquisitions des personnels.
Déroulement de la CAPA :
Nous avons été surpris d’être les seuls à faire une déclaration. Nos camarades des autres organisations (SGEN, SNALC, SE-UNSA, FO et SUD) n’ont fait aucun commentaire , ni aucune déclaration. Leur silence a été assourdissant, laissant le SNES et le SNESup seuls face à la réponse du Recteur.
Le Recteur a disserté sur le mouvement ouvrier, montrant à cette occasion une profonde méconnaissance des caractéristiques des mouvements sociaux et des formes d’action. Il a présenté les examens comme un devoir « supérieur » ( ?!) pour les enseignants et a donc justifié le recours aux réquisitions. Il a même prétendu répondre à la demande des collègues lorsque ceux-ci l’informaient de leur intention de faire grève. On peut en conclure que les collègues qui ne veulent pas être réquisitionnés ne doivent pas se manifester. Sur les pré-comptes, le Recteur prétend qu’il n’y aura pas de négociations ministérielles et que c’est l’honneur des grévistes que d’être précomptés surtout que dans la situation économique actuelle certains ( ???) ne comprendraient pas qu’il en soit autrement. Il a tenu à rassurer les collègues en affirmant qu’il y aura étalement des pré-comptes afin de ne pas mettre dans l’embarras les collègues (et peut être aussi pour respecter la loi à laquelle il s’est dit être très attaché, surtout quand elle nous est défavorable).