Ce CDEN nous fournit l’occasion de conforter les premières analyses que nous avions avancées début septembre concernant les conditions de la rentrée, une rentrée, loin d’être « apaisée »comme l’a pourtant répété le Ministre à l’envi .Les classes sont chargées-les données chiffrées l’attestent-pas d’amélioration sur ce point alors que l’académie comme le département ont subi de lourdes saignées en termes de personnels depuis plus de 10 ans et ce malgré la situation sociale, économique et éducative des élèves et de leurs familles. En maternelle, les classes à plus de 30 ne sont pas rares tandis qu’en collège pour faire face à la pénurie d’heures-postes se multiplient les regroupements anti- pédagogiques , les détournements d’AP, de DP3 ou encore que les horaires nationaux ne sont pas respectés. Nous ne reviendrons pas non plus sur le manque de personnels administratifs qui rendent la vie des établissements au quotidien de plus en plus compliquée, dégradant les conditions de travail de toutes les équipes, de personnels sociaux et de santé alors même que la crise frappe très durement un nombre croissant de familles du département et enfin de personnels de surveillance et d’AVS. L’offre d’enseignement enfin , notamment le langues vivantes et anciennes continue encore à se réduire dans le département , pénalisant nombre de collégiens pour leur poursuite d’études...
Dans le premier degré, la mise en place de la réforme des rythmes scolaires révèle de nombreux dysfonctionnements sur lesquels nous avions déjà alerté bien en amont (locaux, horaires fantaisistes, encadrement problématique des activités péri-éducatives....pour n’en citer que quelques uns).Mais le plus grave est à nos yeux la mise en place d’un système extrêmement inégalitaire lié essentiellement à la richesse ou à la pauvreté des communes, et aux traitements discriminatoires que subissent dans certaines communes les familles dont les deux parents ne bénéficient pas d’un emploi. Il n’est par ailleurs pas acceptable que la gratuité ne soit pas garantie partout et pour tous.
En outre, la tentation d’externalisation de certaines activités prises en charge actuellement par l’Education Nationale comme les activités culturelles et sportives n’est pas acceptable et la FSU se mobilisera partout où cela sera nécessaire, avec les personnels et les parents dans les mois à venir.
Il faut absolument prendre en compte l’avis des personnels et revoir la réforme sur le fond pour la rentrée prochaine .
L’avis des personnels doit également être entendu quant à la prise en charge de la difficulté scolaire pour laquelle les personnels, notamment les RASED et les personnels exerçant en SEGPA n’ont cessé d’alerter : on détruit les aides spécialisées depuis plusieurs années et on voudrait une meilleure réussite des élèves !
L’avis des personnels doit aussi être entendu et pris en compte en ce qui concerne les Assises de l’Education prioritaire . Les réunions locales ont eu lieu début octobre : partout les personnels FSU du 1er et du second degrés les ont investies avec des analyses et des propositions fines et ce, malgré ,en différents endroits, des tentatives de verrouillage du débat .Notre présence y a été très marquée. Nous attendons de la synthèse académique de fin novembre qu’elle soit transparente et reflète démocratiquement les propositions qui y ont été portées.
Dans le second degré, les problèmes importants se multiplient depuis la rentrée : TZR nommés sur 3 établissements faute de M2 alors que nous avions alerté au préalable sur ces situations prévisibles , tuteurs de stagiaires d’une autre discipline que celle du stagiaire, difficultés de remplacement....A cela s’ajoutent les pressions accrues pour imposer des contrats d’objectifs : des établissements en sont à le refuser pour la seconde fois, dans d’autres établissements en dépit de vos négatifs au CA, le discours est tenu aux personnels qu’ils sont tenus de se soumettre … Ce mépris de tout fonctionnement démocratique n’est pas acceptable.
En ce qui concerne la nouvelle composition des CA des EPLE,le poids accru des représentants des communautés d’agglo ne nous semble pas se justifier. La FSU tient à rappeler son attachement au caractère national de l’éducation et continuera à dénoncer les inégalités croissantes générées par les différentes étapes de la décentralisation.
Nous souhaitons également exprimer que notre vive incompréhension face à la situation du collège Jaurès de Calais où les équipes se sont vues désavouées dans leur travail suite à toute une série pressions et contraintes d’inscrire en section bilangue une élève refusée faute de places suffisantes alors même que d’autres élèves ne pouvaient être acceptés pour ces mêmes raisons.
Enfin le syndicat de personnels de direction SNPDEN/UNSA a dernièrement lancé un mot d’ordre sur le refus d’assumer la présidence de l’Association Sportive et de la déléguer, par intérim, à un enseignant d’EPS. Le SNEP/FSU 62 vous a interpelé sur cet état de fait. Nous rappelons qu’au regard des textes en vigueur, cette mission incombe aux chefs d’établissements. Aussi, nous vous demandons, de nouveau, d’apporter une réponse à ce dysfonctionnement qui met en péril le développement du Sport Scolaire dans les collèges. La récente fête du Sport Scolaire et les remontées positives de cette journée sont des gages de la vitalité de cette exception française que représente les Associations Sportives affiliées à l’UNSS dans le second degré. Ne gâchons pas cette fabuleuse expérience pour nos jeunes ! »
Dernier point de cette déclaration : la journée de « rattrapage » du 2 septembre alors même qu’elle a déjà été travaillée par les personnels. Elle suscite incompréhension et même colère chez les personnels qui la considèrent comme un mépris de l’institution face à leur charge de travail croissante et à leur investissement pour la réussite de leurs élèves alors même que leurs salaires diminuent. Là encore nous sommes bien loin de l’apaisement auto-proclamé du ministre. Il serait plus que temps que l’institution entende les personnels.