Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
J’interviens ici au nom de toutes les organisations syndicales qui siègent dans ce CTPD, SDEN-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education, pour vous faire part de nos plus vives inquiétudes pour l’avenir du service public d’éducation.
Les documents fournis pour la préparation des diverses instances paritaires et les annonces faites au CTPA du 13 janvier, prévoient la suppression de 940 postes dans l’académie de Lille à la rentrée 2005. C’est le résultat local de la décision gouvernementale de supprimer des milliers d’emplois d’enseignants, d’administratifs, conseillers d’orientation et de personnels de vie scolaire avec la mise en oeuvre du budget 2005. Cela se traduit par :
o 895 postes d’enseignants supprimés dans le second degré, dont 263 dans les collèges du Nord et 170 dans ceux du Pas de Calais (presque un poste et demi par collège).
o 40 postes d’administratifs vont être supprimés, alors qu’aucune création en personnels techniques et ouvriers n’est prévue bien que l’Académie souffre d’un déficit en postes
o 5 postes1/2 supprimés dans les Centres d’Information et de documentation
o Dans les écoles primaires et maternelles aucune création alors qu’on prévoit une augmentation d’effectifs de 1420 élèves (plus de 3000 élèves en deux ans : chiffres minorés par la déscolarisation progressive des 2 ans mais 49 suppressions en 2004 !).
Pour la première fois en 2004, la scolarisation des 2-3 ans en maternelle a baissé dans le public, malgré une hausse démographique : c’est la diminution de l’offre qui en la cause.
o Aucune création en personnel de santé scolaire et de services sociaux. Où sont les postes promis par Monsieur Fillon, notamment les postes d’infirmières scolaires ?
o La disparition des étudiants-surveillants se poursuit et les aides éducateurs en fin de contrat ne sont pas remplacés en nombre suffisant par des Assistants d’Education dont nous contestons toujours le statut.
Dans l’académie, si ces mesures sont appliquées ce seront plus de 2500 postes qui auront disparu en 5 ans, dont 800 rien que pour les collèges du Nord, avec des conséquences sur le tissu économique et culturel de la région, et l’augmentation du chômage pour des centaines de précaires (450 au chômage en janvier 2005).
La baisse démographique est une fois de plus utilisée pour justifier ces retraits, mais vos propres statistiques montrent que les objectifs ne sont pas seulement comptables : dégradation du H/E et du P/E, remontée des effectifs par division, suppression progressive des IDD sans rétablissement des horaires disciplinaires, retrait des postes supérieur en % à la baisse démographique, absence de créations là où les effectifs croissent, désengagement de l’Etat en maternelle et transfert vers les collectivités locales. Ce sont bien les conséquences de choix politiques que nous dénonçons.
– Les emplois ne sont considérés que comme des variables d’ajustement budgétaire et non comme des moyens pour l’amélioration du service public. (Vote de la loi de finance 2005)
– Le gouvernement a fait le choix de casser le service public d’éducation. Une partie des retraits est justifiée par la disparition d’enseignements (certaines options et les langues anciennes sont en première ligne), et le projet de loi Fillon permettra d’amplifier encore cette casse de l’emploi au détriment des élèves et de leur réussite, des personnels et de leurs qualifications.
Cette politique ne prend pas en compte le contexte socio-économique défavorable de la région :
o Nos établissements accueillent, plus qu’ailleurs, une population très défavorisée. La scolarisation des 2 ans est en diminution, les effectifs des classes augmentent. C’est scandaleux surtout que dans le même temps, l’accueil des 2-3 ans a progressé dans le privé !
o Les résultats aux différentes évaluations des élèves brevet et bac, nous placent au-dessous des moyennes nationales et les taux de réussite baissent d’année en année.
Les organisations syndicales veulent une autre politique permettant de rendre effective une véritable ambition pour les jeunes et le service public. Elles réclament un plan d’urgence pour répondre aux besoins. Elles exigent l’abandon du projet de loi Fillon, qui ignore les attentes exprimées lors de multiples débats, et l’ouverture d’une véritable négociation pour élaborer une loi garantissant l’avenir de tous les jeunes. Elles revendiquent une politique des services publics répondant aux besoins de la société et dans ce cadre le rétablissement et la progression du pouvoir d’achat.
NOUS NE POUVONS ACCEPTER LA CASSE DU SERVICE PUBLIC D’EDUCATION. C’EST LA RAISON DU BOYCOTT DU CTPD. La très forte mobilisation des personnels hier, montre clairement cette volonté de préserver cet outil de la démocratie.