Ces dernières semaines ont été marquées par des mouvements importants des personnels, le 15 et le 18 mai, mais aussi le 22 sur les retraites et le 24 dans une moindre mesure.
Face à ces revendications, le ministre, le Président n’ont apporté aucune réponse mais ont multiplié les manœuvres de diversion qui ont été ressenties comme des provocations.

Refusant le dialogue, ils ne tentent pas moins de faire avancer des projets qui vont tous dans le sens du démantèlement des services publics et qui ne font qu’exaspérer et décourager la profession.
La liste est longue et connue mais un rappel est nécessaire :

 sur les postes d’abord, nous demandons toujours le rétablissement des postes supprimés et en priorité ceux qui l’ont été au titre des HS.

 Sur les projets de lois, notamment sur la mobilité. On nous annonce le recours aux précaires, la mobilité guillotine la fin des statuts. Les annonces sur l’agence de remplacement vont dans ce sens. Chacun comprend que sans rien régler au problème du remplacement, il s’agira de mettre en œuvre une nouvelle politique de l’emploi.

 Sur la RGPP : les personnels peuvent entendre qu’il faille discuter sur l’avenir des services publics, les rendre plus efficaces au service de l’ensemble de la population. Mais ils ne sont pas dupes : l’objectif est de supprimer un fonctionnaire sur deux.

 Sans développer les projets de réformes des lycées, il faut entendre la grande inquiétude des enseignants : faire progresser les élèves avec moins d’heures disciplinaires, moins d’heures élèves n’est pas crédible. La réforme du bac pro, les projets sur les BTS ne sont pas inquiétants seulement parce qu’ils annoncent la fin de l’enseignement technologique, mais aussi parce qu’ils montrent que l’objectif de formation, 50 % de diplômés après le bac, est à la fois modeste et dévastateur. Modeste parce qu’on y est presque, dévastateur parce qu’il s’inscrit dans un processus d’exclusion et de tri social qui est mis entamé avec le socle commun au collège.

 On apprend que la réforme des masters est en cours. Cela correspond à de vieilles demandes de notre part d’élévation du niveau de recrutement. Faut il pour autant supprimer les IUFM et penser que pour l’Education, le compagnonnage est la seule voie de formation ? Quelles seront les répercussions sur les modalités de recrutement et donc les concours ?

Ces réformes sont de grande ampleur, et elles se font sans concertation. Ainsi pour le lycée on nous annonce la nomination d’un expert le 10 juillet !

Pourtant, ce dialogue social, nous ne le refusons pas. Un ministre s’est gobergé de la signature d’un accord par la FSU la semaine prochaine sur la représentativité. C’est pourtant la preuve que la négociation sociale est possible, même quand les avancées sont nuancées par la volonté d’imposer des textes unanimement refusés sur l’avenir des CAPA.

Au niveau local nous pourrions reprendre des schémas similaires. Chaque avancée est difficile, partielle et suscite le mécontentement parce que les personnels ont l’impression qu’il y a des pièges.

 ainsi sur les TZR, pas de groupe de travail, pas de possibilité d’avancer sur la question des bonifications et du calibrage des zones. On nous annonce du changement pour l’an prochain alors que la situation est tendue : coût des déplacements, non respect des jugements du tribunal administratifs..

 pas de réponses vraiment satisfaisantes aux revendications des établissements comme Picasso, Branly... Ce qui est récupéré en HP l’est de façon partielle, comme si on refusait d’entendre la demande de rétablissement de postes.

 guère de réponse sur les examens (EAF notamment), mais nous l’avons posé en question diverse.

 Sur le paritarisme encore, et le mouvement, il semblerait que nous ayons été entendus et nous répétons ici comme en CAPA notre satisfaction. Mais nous regrettons qu’il ait fallu tant de discussions pour que les règles soient simplement respectées [des collègues avaient été nommés à titre définitif sur des postes sans participer au mouvement].

 Il y a une CAPA CPE la semaine prochaine : nous souhaitons que la partie HC soit repoussée à une date ultérieure puisque nous n’avons pas les contingents.

Il est dangereux de penser que la colère et la détermination des personnels sont entamées par l’arrivée du mois de juin. Ces derniers jours, une presse bien mal intentionnée a tenté de faire croire que la FSU reportait à septembre toute nouvelle action. Ici solennellement nous tenons à réaffirmer qu’il n’en est rien et que nous entendons poursuivre l’action.