CTPA du 9 novembre : déclaration unitaire.
FSU, UNSA, FERC-CGT, SGEN-CFDT
Les personnels ont déjà manifesté à plusieurs reprises leur mécontentement devant une rentrée difficile et, le 20 novembre, ils s’engageront dans une nouvelle action de grève et de manifestation.
Le bilan que nous pouvons aujourd’hui tirer de la rentrée est en effet fort sombre
. Les suppressions de moyens se sont de nouveau traduites par des conditions de travail dégradées et une offre de formation qui s’est encore réduite.
Le second degré est une fois encore le plus touché, mais les difficultés sont présentes partout ailleurs.
– Les personnels administratifs ont vu de nouveau chuter les moyens.
– Les TOSS eux sont désormais gérés par les collectivités territoriales, mais des annonces récentes illustrent les dérives que nous avions tous dénoncées et la fin des contrats CAE provoquée par le désengagement de l’Etat, fera encore empirer cette situation..
– Dans le premier degré, la croissance des effectifs a permis d’afficher un solde légèrement positif des créations de postes, mais cette augmentation est si faible que sur le terrain, les remplacements sont difficiles, les classes ferment et la scolarisation des 2 ans poursuit sa chute. Par ailleurs le recrutement insuffisant de listes complémentaires ampute le potentiel de remplacement.
– Dans le second degré, l’hécatombe se poursuit. Avec 4500 suppressions en 10 ans, 3500 en 5 ans , l’addition est lourde pour la région. La baisse démographique est toujours utilisée pour justifier ces diminutions mais l’explication est de moins en moins valable et elle est d’ailleurs aujourd’hui secondaire dans l’argumentation utilisée par le gouvernement. Le critère budgétaire est désormais le seul avancé, mais il est masqué par un discours sur l’effort, le travail, le mérite… Discours trompeur qui prétend faire oublier le renoncement à un service public de qualité pour tous.
Pourtant les faits sont là pour qui veut lire objectivement les chiffres : le taux des élèves arrivant au niveau du bac a de nouveau diminué malgré les résultats toujours plus flatteurs aux examens. Outre les flux vers le privé, ce recul pèse très lourdement sur la diminution des effectifs.
Ce sont des milliers d’élèves qui ont été privés de leur droit à poursuivre des études. Cette année encore, des centaines d’entre eux n’avaient pas d’affectation à la rentrée, et ce sont les plus fragiles, ceux qui se découragent et ressentent le plus le sentiment d’exclusion qui sont touchés, ce sont eux qui nourrissent les flux d’abandon que nous déplorons les uns et les autres à chaque bilan de rentrée.
A cette rentrée, la lutte des personnels a permis de récupérer les moyens que la réforme Robien avait prévu de soustraire.
La façon dont les choses se sont passées illustre bien la rigueur imposée au service public. Sous prétexte qu’une partie des heures étaient effectuées, car souvent imposées, en heures supplémentaires, les dotations globales ont été massivement amputées, ce qui a conduit à des suppressions massives de postes, postes non récupérés puisque la quasi totalité des heures a été rendue en HS. On vise d’ailleurs le même résultat cette année en transformant de nouveau des postes en heures supplémentaires.
Le bilan précis de cette rentrée sera dressé par les organisations syndicales. Celles-ci entendent par cette déclaration alerter le gouvernement sur la situation de l’académie et le refus d’une nouvelle dégradation.
Les annonces budgétaires pour 2008 s’inscrivent et aggravent les mesures prises depuis des années
Elles annoncent de nouvelles suppressions puisque que l’objectif affiché est de supprimer 70000 postes durant le quinquennat.
Emploi, salaire, la situation devient intolérable. Le budget prévoit la suppression de 3000 emplois de stagiaires dans le second degré. Ceci aura nécessairement des conséquences dramatiques sur les recrutements de cette année. On peut d’ores et déjà estimer le nombre de postes aux concours externes à seulement 6 500 contre 10 000 l’an passé dans le second degré pour 19 000 départs à la retraite. La purge sera aussi sévère dans les autres secteurs et dans le premier degré, on peut craindre un nouvel appel aux listes complémentaires pour compenser l’insuffisance des postes offerts.
La volonté de supprimer 11200 postes à l’Education Nationale montre clairement que loin de lutter contre l’échec, tout est fait pour amplifier encore l’abandon de toute véritable ambition pour les élèves et finalement, le tri et l’exclusion. Le gouvernement multiplie les annonces sur la lourdeur du travail des élèves pour tenter de justifier les diminutions horaires : qui peut croire qu’on peut faire réussir les élèves en leur offrant moins d’enseignement, en dégradant leurs conditions d’étude au sein de la classe au prix d’un travail personnel accru ?
Dans notre académie, quel peut être l’effet de l’annonce de 1500 suppressions de postes auprès des personnels qui subissent depuis des années une dégradation de leurs conditions de travail et la précarisation des emplois par la réduction du nombre de postes fixes, par la multiplication des services partagés et par l’imposition d’un statut de remplaçant de moins en moins attractif ? Pour faire face aux besoins restants, le recours aux contractuels de toutes natures se fait en dehors de règles claires, sans respect des anciennetés et des qualifications.
Les organisations syndicales unanimes ont également dénoncé le refus du ministre de la Fonction Publique d’engager de véritables négociations salariales. Dans notre secteur, la mise en musique du slogan “ travailler plus pour gagner plus ” est concrétisée par la transformation massive d’emplois en heures supplémentaires, prétendant régler par cette opération la dévalorisation salariale du métier d’enseignant. Les études montrent la réalité du travail des personnels qui revendiquent des augmentations générales du point d’indice et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat.
Sur les retraites enfin, nous dénonçons le tour de passe-passe qui a mené à une augmentation des pensions inférieure à la hausse des prix. Nous ne sommes pas dupes de l’offensive sur les régimes spéciaux qui laisse entrevoir une nouvelle dégradation pour tous en 2008.
Comme d’autres catégories sociales, les fonctionnaires sont touchés par la dégradation de leur pouvoir d’achat et de leur niveau de vie. Ils ne peuvent être sensibles aux messages faussement flatteurs sur leurs missions et leur rôle alors que celui qui les prononce vise en même temps à mettre à bas tout le système issu de l’après guerre, de la protection sociale à la mise en place d’un service public fort. Ils sont également inquiets de l’avenir du service public d’éducation et du droit de tous les jeunes de ce pays d’être formés à un haut niveau de qualification. C’est pour cela qu’ils seront en grève le 20 novembre, pour réclamer des négociations sérieuses leurs revendications de salariés et sur l’avenir du service public d’éducation.