S’appuyant sur les remontrées des collègues, le Snes-FSU a mis en lumière les dysfonctionnements sans précédents qui affectent actuellement l’organisation des épreuves de DNL. Qu’il s’agisse de gestion de la crise sanitaire ou de l’organisation de cette fin d’année, JM Blanquer n’aura rien épargné aux professeurs, CPE, PsyEN, AED et AESH, constamment confronté à l’impréparation et au mépris de leurs métiers. Au point que la rectrice de Lille organise en urgence une audience intersyndicale qui s’est tenue jeudi matin. En tant que syndicat majoritaire du second degré, il nous a paru important de diffuser rapidement un certain nombre d’informations utiles.

Situation des collègues vulnérables

Comme nous l’avions déjà appris à nos adhérent.e.s, les collègues en position d’ASA (Autorisation Spéciale d’Absence) depuis plusieurs mois le resteront jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Vaccination et ASA
Les collègues, y compris celles et ceux convoqué.e.s aux examens, peuvent bénéficier d’une ASA pour se faire vacciner : elle sera automatiquement accordée sur demande écrite par voie hiérarchique.
En cas d’effets secondaires justifiant un arrêt de travail, la journée de carence ne s’applique pas.

Tenue des examens

(dés)organisation des épreuves de DNL

Sur notre site (https://lille.snes.edu/) et les réseaux sociaux (https://www.facebook.com/snesdelille/ et https://twitter.com/snesdelille) nous avons révélé l’organisation catastrophique des épreuves orales que la rectrice veut réduire « à un problème de service » : convocations modifiées le week-end, élèves sans jury et renvoyés chez eux, reconvoqués en fin de semaine, collègues envoyés dans un établissement qui n’était pas le bon et reconvoqué 50 ou 80 kms plus loin, convocation de collègues sans certification, jury sans binôme.

D’autres dysfonctionnements du même type ont été constatés sur l’ETLV dans les séries technologiques. En BTS, pour l’épreuve de culture générale, tous les candidats n’ont pas composés sur les mêmes sujets, certains établissements n’ayant pas distribué le sujet de secours comme cela avait été demandé.

Après ce début de session plus que chaotique pour le bac 2021, l’inquiétude est grande quant à la passation des prochaines épreuves. Le Snes-FSU a pu obtenir les informations suivantes :

EAF

Envoi ce jeudi 10 des convocations (il est temps, une réunion de tous les examinateurs a lieu demain vendredi). Le choix retenu, contrairement aux rumeurs qui ont pu circuler, est d’attribuer des missions d’oral et de correction d’écrits à tous les collègues sauf à ceux qui auraient demandé expressément les unes plutôt que les autres. (4 à 5 jours d’oraux et 50 à 60 copies par enseignant, « normalement »). Les difficultés doivent être remontées par les collègues.

Grand Oral

Envoi vendredi 11 des convocations pour le Grand Oral ainsi que des convocations aux réunions d’harmonisation pour le Grand Oral (dont on ne sait toujours pas si elles se tiendront lundi ou mardi).

Dématérialisation des copies

Suite aux demandes portées notamment par le Snes-FSU au ministère, les enseignants pourront demander l’impression des copies dans leur établissement, mais ils devront écrire les commentaires et la note mise sur la copie sur l’application Santorin. La FSU a posé la question de l’accès aux copies plutôt que de les imprimer à nouveau. Volonté politique d’éviter les déplacements de copies.

Par contre, beaucoup d’interrogations restent sans réponse

– Quid des établissements centres d’examen pour l’oral de l’EAF qui n’auront pas de coordonnateurs (si ce n’est en distanciel). Nous avons rappelé que ces coordonnateurs jouaient un rôle essentiel dans l’accueil des candidats et pour soulager le travail des jurys avec la prise en charge des tiers-temps. Faut-il à ce point méconnaître le terrain pour s’obstiner à négliger cet aspect et penser qu’il peut être géré en distanciel ou avec l’appui d’autres personnels ?

– A quand l’envoi des liens pour se connecter à la plateforme qui stocke les descriptifs de l’épreuve orale d’EAF ? En l’absence de convocation, impossible de connaître son numéro de jury et le descriptif à récupérer

– Evidemment, rien n’a été annoncé au sujet de la surcharge de travail qui sera imposée cette année aux collègues de lettres et de philo (délais de correction raccourcis, dématérialisation des copies, augmentation du nombre de copies à corriger etc.).

Peut-être l’administration cherchera-t-elle à faire payer à des lampistes une telle situation d’impréparation que la presse a relayée, mettant à mal la stratégie de communication du ministre selon lequel « tout est prêt ». Mais au fond, que payons nous si ce n’est la volonté d’un ministre de faire passer la réforme du lycée et du bac quoi qu’il en coûte (?)( coûte que coûte), en prenant prétexte du COVID, pour imposer ses arbitrages de manière brutale sans associer ni la profession ni même son administration. Que payons-nous si ce n’est aussi la volonté délibérée du ministre de s’affranchir des cadres réglementaires qui ne l’arrangent pas, de s’affranchir des droits qui régissent notre métier ? Que payons-nous si ce n’est la volonté de saccager la bac qui a le démérite aux yeux du ministre et du gouvernement d’être une référence collective quand lui et tous les responsables politiques en poste ne voudraient plus jurer que par l’individualisation et l’inégalité de traitement faite loi ?

Collège, DNB

Le Snes-FSU est revenu sur la sédentarisation imposée des classes dans une partie des collèges, au moment où la situation sanitaire s’améliore rapidement : la rectrice veut croire qu’il s’agit d’un fonctionnement accepté par les équipes, ce qui bien sûr ne correspond pas à la réalité du terrain.

Concernant le DNB, nous continuons à porter la revendication d’une rémunération de l’oral en HSE quand il est organisé hors temps de service. Quant à la correction des épreuves écrites, elle ne sauraient être l’occasion de pression sur la notation des correcteurs.trices pour compenser le refus du Ministre de les aménager : nous interviendrons en ce sens auprès de la rectrice en comité technique ce mardi 15 juin. D’ores-et-déjà, nous dénonçons une augmentation sensible du nombre de copies par corrrecteurs.trices.

POUR DIRE NON A BLANQUER

ET REPRENDRE LA MAIN SUR NOTRE METIER