Décidé à poursuivre une politique de sous recrutement engagée depuis 3 ans, le gouvernement met cette fois les bouchées doubles en diminuant de près de 30 % les postes offerts aux concours du 2d degré, certaines disciplines perdant près de la moitié ! Il annonce en pleine période de vacances de Noël 10 000 postes aux concours externes, et 2 000 aux concours internes, qui concernent des personnels déjà présents devant les élèves.

La Direction de l’Evaluation et de la Prospective (DEP), qui, prenant en compte l’évolution des départs de personnels et des effectifs d’élèves, estime les besoins en recrutements nouveaux à 17 300 pour couvrir les départs en retraite ; ce sont donc plus de 7 000 enseignants, CPE, Copsy qui manqueront dans les établissements à la rentrée 2007 ! Et ce n’est pas l’argument utilisé par le Ministère de l’Education Nationale, communiquant sur les départs en retraite différés, qui explique cette baisse, d’autant plus qu’il est impossible de prévoir les comportements des enseignants sur la durée et que le phénomène reste marginal.

10 000 postes aux concours externes du 2d degré produiront seulement 8 700 recrutements nets, soit moins de la moitié des besoins !

La cause véritable de cette réduction drastique réside dans les suppressions d’emplois budgétaires opérées depuis 4 ans, le manque consécutif de postes permettant maintenant au gouvernement de prétendre qu’on a « sur recruté ».

Il entend ainsi fermer l’accès à l’emploi public, dans le même temps où il affiche comme priorité la poursuite de sa réduction des effectifs de fonctionnaires, en ponctionnant lourdement l’Education Nationale, et en restreignant à nouveau les possibilités de titularisation pour les non titulaires (- 30 % concours internes), alors même qu’ils sont frappés massivement par le chômage.

Cette nouvelle baisse des recrutements hypothèque lourdement l’avenir du 2d degré, conduira à une aggravation sensible des conditions d’étude, à la diminution de l’offre de formation, à la hiérarchisation des savoirs et à l’éviction précoce du système éducatif des élèves en difficulté, dans le droit fil de la loi Fillon.

Le SNES-FSU prend d’ores et déjà contact avec les étudiants, leurs organisations, et tous les partenaires du système éducatif pour construire le plus rapidement possible la riposte la plus large à ce qui constitue une attaque sans précédent pour le 2d degré.