En concertation avec la région, un projet de refonte des offres de formation et de « mise en réseaux » des lycées de Roubaix / Tourcoing s’est engagé depuis le mois de février sous l’impulsion du rectorat, qui aurait donné comme consigne aux proviseurs de ne pas communiquer ces « travaux » à la communauté éducative. Ainsi les principaux concernés de ces lycées sont maintenus à l’écart et dans l’ignorance de toute les réflexions et décisions. Cette désinformation et cette manière de procéder favorisent les rumeurs et les querelles entre établissements (qui va perdre et qui va gagner des formations, des effectifs, des moyens ?) créant un climat extrêmement malsain.
La motivation de cette refonte se justifie selon le rectorat par un souci de se montrer « concurrentiel » avec l’enseignement privé, important sur le secteur. Il s’agit surtout de créer des « pôles » qui offriraient une large palette d’options en regroupant les classes de seconde du secteur. Dans cette dynamique et sous couvert d’une terminologie « tendance » se dessinent des intentions comptables : opérer une rationalisation des moyens matériels et humains pour effectuer des « économies d’échelle » .
Les chefs d’établissement ont donc, à plusieurs reprises, participé à des réunions dans lesquelles le rectorat les a enjoint à effectuer des rapprochements. Différents « mariages forcés » se profilaient : sur Roubaix, les lycées Baudelaire avec Jean Moulin d’une part et Rostand avec Van der Meersch de l’autre. Les Lycées Sévigné, Gambetta et Colbert pour la ville de Tourcoing sont invités à se concerter. Reste l’ESAAT, École Supérieure des Arts Appliqués et du Textile à Roubaix, à qui est annoncé : « Le Rectorat et la Région entendent le nécessaire besoin de développer le post-bac de l’ESAAT au profit de l’insertion professionnelle de ses élèves, mais demandent au préalable que l’école s’associe à la réorganisation de l’offre de formation du bassin 4. Cela passerait par une relocalisation de ses classes de seconde ». La demande de création d’un DSAA mentions espace et produit est donc dans la balance et l’école n’est pas autour des tables de négociation, mais sur les tables : quel établissement va « récupérer » la formation d’excellence STD2A ?
L’ESAAT s’oppose à ce projet aux lourdes répercussions sur le devenir de l’école. A l’appel des représentants du personnel, enseignants, parents et élèves se sont donc donnés rendez-vous ce jeudi 21 novembre à 15h pour une marche vers la grand place de Roubaix. Avant de partir, les écrans d’information ont diffusé ce communiqué laconique du rectorat : « L’ESAAT n’est plus concerné par la réorganisation de l’offre de formation du Bassin 4 : plus de délocalisation des 2des, plus d’ouverture de mention DSAA. La Direction ». L’école ne mérite pas cet intolérable chantage et continuera de défendre toutes ses formations. Une délégation a été reçue en audience à la Mairie à 16h.
Les personnels de l’ESAAT soutenus par les parents d’élèves et les élèves refusent la disparition des classes de seconde à la rentrée prochaine, qui préfigure la disparition de toutes les sections de pré-baccalauréat. Ils exigent d’être consulté avant toute modification de structure qui engage l’avenir de l’école et demandent à nouveau une audience au rectorat.
Ci-dessous motion déposée par les représentants des personnels enseignants au conseil d’administration du lycée.
23 novembre 2013