Les chiffres qui nous remontent d’un panel large d’établissements de l’académie, font état de plus de 50 % de personnels absents dans les collèges par rapport aux attendus (= enseignants ayant cours ou CPE, AED, COPSY en fonction le mardi).

Le rectorat, en mauvais perdant, fait le choix de communiquer sur l’ensemble des personnels de l’académie pour minorer la réussite de cette journée. Ne lui en déplaise, la grève contre le projet de réforme du collège est donc majoritaire dans la région !

La manifestation lilloise a réuni 2000 enseignants du 2d degré et même de classes prépa, CPE, COP, AED, inquiets des projets ministériels et de l’absence d’écoute de nos gouvernants : c’est une mobilisation d’autant plus importante et encourageante pour la suite.

Le Ministère de l’Education veut reproduire en pire, au collège, la réforme Chatel du lycée, en introduisant l’autonomie des horaires (donc les inégalités entre établissements et entre élèves), en réduisant les heures disciplinaires au profit d’une interdisciplinarité construite contre les disciplines, et d’un accompagnement personnalisé qui n’en a que le nom. Les parents sont de plus en plus nombreux à comprendre, avec nous, que le collège aux « horaires maison », c’est un collège qui abandonne leurs enfants par une assignation à résidence sociale et territoriale.

Du côté du SNES-FSU, si nous sommes d’accord avec certains des symptômes de l’échec scolaire identifiés par la ministre, nous ne sommes pas d’accord avec son constat qui fait du collège l’unique responsable de tous les maux, ni sur ses recettes qui consistent essentiellement à masquer la pénurie de personnels et la faible attractivité des métiers de l’Education nationale sous couvert de pseudo innovations pédagogiques, et à renvoyer au local la gestion de problèmes nationaux. Nous ne sommes pas contre l’interdisciplinarité, mais elle doit d’abord se faire sur des bases disciplinaires solides et par le biais de programmes conçus de façon complémentaire, pas sur celles d’EPI fantaisistes. Il faut donc d’urgence permettre aux élèves de travailler dans des conditions d’apprentissage décentes et mettre fin aux classes de plus de 25 élèves. Il faut également leur permettre d’acquérir et consolider des bases qui seules seront à même de les construire en tant que citoyens responsables, capables d’esprit critique, et de favoriser leur accès à des études qualifiantes. C’est ce projet progressiste, moderne, émancipateur, que nous avons défendu aujourd’hui et que nous continuerons à défendre, avec le soutien de la profession et des parents sur le terrain !

Le SNES-FSU Lille est d’ores et déjà prêt à discuter de toutes les propositions pour pérenniser la forte mobilisation de ce jour contre cette réforme.