LANCEMENT DU BAC 2011 AU LYCEE JEAN PERRIN

par la section syndicale du lycée

Chapitre 7 : Comment on ouvrit les enveloppes du bac au lycée Jean Perrin et ce qu’il advint.

Le ciel était noir sur Lambersart ce matin 16 juin 2011, jour de « lancement » du bac par la traditionnelle épreuve de philo. Noir en raison de l’orage, mais aussi noir comme la voiture de fonction garée dans la cour…noir comme les habits de la troupe de profs ruisselants sous des parapluies. Ces professeurs s’étaient levés tôt pour dire leur …leur…comment appeler cela : leur émoi ? leur douleur ? leur stupeur ? leur incompréhension ? Oui, leur incompréhension et leur indignation : alors que le nombre d’élèves reste constant et que, pour rester dans le cadre de la DHG, la suppression de 5 postes aurait suffi, on a supprimé 7 postes à Jean Perrin … sans parler de la valse des BMP… ceux prévus et ceux qui apparaissent en fin d’année, des heures sup, 14 ou 15 dans certaines matières et parfois là même où des postes ont été supprimés…bref tout cela était déjà difficile à suivre, à digérer, à vivre au quotidien, mais le fait que le Lycée Jean Perrin ait été choisi pour le lancement médiatique du bac dans le nord était incompréhensible et il était plus que prévisible que cela serait ressenti comme étant de trop. Stupeur, accablement, indignation…

POURQUOI LÀ ?

C’est d’ailleurs la première chose dite à l’interlocuteur envoyé signifier la désapprobation rectorale, « Pourquoi le rectorat n’a-t-il pas choisi un lycée où des postes ont été ouverts ? » lui a-t-il été demandé… Aucune réponse n’a été donnée à cette question pourtant précise mais les professeurs ont été tancés : leur action était « de mauvais goût ».

Mauvais goût, mauvais goût… mauvais goût comme…un mauvais goût dans la bouche ?

A l’évidence, amertume de ceux qui faisaient partie de l’équipe et qui ne pourraient plus être là l’an prochain, acidité grandissante dans les corps de ceux qui sont pris dans les rouages grippés d’un fonctionnement au quotidien avec toujours moins de moyens. 7 postes supprimés  ! c’est une perte, et pas de simples chiffres, mais c’est une perte de collègues, d’humains …d’où les habits noirs, ces profs étaient symboliquement endeuillés. Les professeurs de philo, en grève pour soutenir un collègue convoqué devant une commission disciplinaire, avaient adopté la même tenue et avaient ajouté le bâillon, lui aussi symbolique. Il n’était pas question pour tous ces professeurs de perturber l’épreuve, juste de signifier par des symboles, leur incompréhension devant cette dernière banderille plantée dans l’échine du lycée. …Et leur action a été prise pour du « mauvais goût ».

Cette troupe endeuillée est restée de 7h30 à 9h. Les candidats ont été accueillis normalement, le calme a été respecté ainsi que l’enceinte du lieu d’examen. La police municipale a sans doute été appelée car elle est passée tout doucement mais a fait demi tour : à l’évidence il n’y avait aucun problème, elle est repartie de suite. La presse a écouté les revendications et témoignages, a filmé la troupe tout de noir vêtue. Puis les silhouettes en carton représentant les 7 collègues dont le poste est supprimé ont été couchées sur le macadam devant le portail : 7 gisants…En repartant, la voiture noire est passée dessus…