Monsieur le Recteur d’Académie
Monsieur Stievenard : Maire de Villeneuve d’Ascq
Monsieur Manier : Conseiller Général du Nord
Objet : Murtasi Tamoian
élève de 4e 3 menacé d’expulsion.
Copies à :
Monsieur le Préfet du Nord
Madame Montiel :Principale du Collège.
Monsieur le Recteur d’Académie,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Conseiller Général,
Nous nous permettons d’attirer votre attention sur la situation de l’élève Murtasi Tamoian actuellement scolarisé au collège Léon Blum à Villeneuve d’Ascq.
Murtasi est arrivé de Géorgie avec sa famille en 2001.Il est scolarisé dans notre collège depuis 2002 et après 2 ans passés en C.L.A.D, il a intégré une 4e générale en Septembre 2004.
Depuis son arrivée en France, Murtasi est un élève assidu et volontaire, apprécié de ses professeurs et qui s’applique à surmonter les difficultés habituelles auxquelles est confronté tout enfant provenant d’un pays étranger.
Nous avons appris que Murtasi et sa famille se sont vus refuser le statut de réfugiés et devraient bientôt comparaître devant une Commission de Régularisation à caractère humanitaire.
La non obtention du statut de réfugiés les met dans une situation particulièrement dramatique puisque :
– ils sont par conséquent expulsables à tout moment.
– ils ne dépendent plus de l’OFPRA et n’ont donc plus de possibilité d’hébergement sûr.
La famille est sans logement fixe : elle est hébergée jusqu’au 27 Janvier à l’Hôpital St Antoine à Lille, après, c’est l’incertitude et l’angoisse ... avec pour seule perspective le recours au Samu Social ( le 115 ) cela signifiera pour la famille : jeudi,vendredi et samedi (en téléphonant le matin pour savoir où passer la nuit) un hébergement de 18h à 9h le lendemain matin et être à la rue le restant de la journée ,puis la possibilité d’être logée à l’hôtel à Lomme durant une petite semaine, avant éventuellement de pouvoir revenir à l’Hôpital St Antoine......
Malgré la grande précarité de sa situation et malgré le risque d’expulsion, Murtasi n’est jamais absent. Avec sa famille, il cherche des solutions pour effectuer au mieux son travail scolaire avec un peu d’aide et dans ce but, il s’est engagé à fréquenter le Centre Social du Quartier deux soirs par semaine.
Nous pensons qu’il est de notre devoir de vous informer de ces faits particulièrement graves.
Nous pensons d’autre part que l’Education Nationale doit faire preuve d’une grande vigilance afin d’assurer à tout élève des conditions de vie et d’études décentes.
Nous demandons que Murtasi puisse mener une vie normale en France avec sa famille ce qu’il a commencé à faire avec tant d’ouverture, de gentillesse, de volonté et d’efforts.
C’est pourquoi nous vous demandons d’intervenir auprès de Monsieur le Préfet afin qu’il leur permette de rester sur le territoire français.
Nous comptons sur votre implication dans ce dossier douloureux.
Dans l’attente nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de nos respectueuses salutations.
2 février 2005