Monsieur le Recteur,
Après une nouvelle sollicitation de vos services, nous apprenons que vous nous accorderez une audience le mardi 16 novembre, à 18 heures.
Cette date se veut une réponse à des demandes faites depuis la rentrée. La première audience que vous nous aviez accordée, 5 semaines après la rentrée, a été supprimée à la suite de ce qui nous a été présenté comme un quiproquo malencontreux. Vous comprendrez qu’il nous est difficile de penser aujourd’hui, devant tant de difficultés et une proposition de rencontre aussi tardive, qu’il ne s’agissait que d’un malheureux incident.
Nous nous interrogeons donc sur les raisons d’une telle obstination à repousser cette rencontre.
Il ne peut s’agir des conditions de la rentrée. L’intersyndicale que vous avez reçue le 8 septembre vous a déjà fait part de la dégradation de la situation. Depuis, les sections syndicales nous ont confirmé l’accroissement des effectifs des divisions, les difficultés liées à l’encadrement scolaire, la crainte très forte que fait peser les fins de contrats des CES CEC. Les enquêtes des services rectoraux sont probablement arrivées aux mêmes conclusions.
Il faut peut être chercher la raison dans la difficulté d’expliquer tous ces retraits d’emplois quand un récent rapport fait état d’une dégradation importante de la sécurité en milieu scolaire, qui s’est traduite ces derniers mois, et il y a encore quelques jours, à Villeneuve d’Ascq. Il doit en effet être bien difficile de justifier la disparition des MI-SE, et le non remplacement des aides éducateurs.
Nous pensons en fait qu’il s’agit surtout de faire payer au SNES l’activité qu’il a déployée depuis la rentrée pour la défense des contractuels au chômage. Déjà, contrairement aux promesses faites, il a fallu attendre plus d’un mois pour recevoir un nouvel état de la situation des personnels, malgré les promesses faites de les fournir régulièrement, puisqu’il n’est prévu aucune concertation. Il est vrai que nous avons eu l’audace d’utiliser ces documents pour informer des collègues qui étaient dans l’ignorance la plus totale de leur situation exacte vis-à-vis de l’administration, ce qui a privé certains d’entre eux de quelques jours d’indemnisation du chômage.
Il est vrai que nous souhaitons savoir quelles réponses vous apporterez à nos revendications, sur le réemploi, la formation et la préparation aux concours, ainsi que sur l’aide et le soutien apporté aux collègues mis au chômage.
Il est tout aussi vrai que nous aimerions avoir des explications sur la politique mise en œuvre par le rectorat. Dès la rentrée, de nouveaux contractuels ont été embauchés. Ce phénomène, certes limité à quelques disciplines et portant sur des effectifs réduits, s’est poursuivi durant toutes ces dernières semaines. Par contre, dans d’autres disciplines, des personnels à l’ancienneté importante se sont vus refuser des contrats, et proposer des vacations, parfois importantes. Comme nous, vous savez quelle dégradation cela représente pour les collègues, privés des rares perspectives d’intégration et de promotion qu’offre la situation de contractuel.
Certes, il sera difficile de justifier les assertions de notre ministre qui se réjouit de lutter contre la précarité à l’Education Nationale... en mettant au chômage, dans le Nord - Pas de Calais, environ 450 personnes.
La section académique SNES vous demande solennellement de nous accorder rapidement une audience afin de confronter nos analyses et de chercher des solutions à l’ensemble des propositions. Même si ce gouvernement nous a appris qu’il était rétif à une véritable concertation, le dialogue nous paraît de plus en plus important au moment où notre métier, l’avenir de l’école et des jeunes qui la fréquentes, sont profondément remis en cause, et nous souhaitons le poursuivre dans notre académie.