Par Romain Gény

Lycée Picasso : une lutte déterminée, des victoires réelles !

Après six mois d’une lutte collective alliant les grèves, les manifestations, les audiences au rectorat, les journées écoles mortes, l’occupation du lycée, etc., notre combat pour « Picasso » s’achève aujourd’hui avec des résultats tangibles :

 le rectorat voulait supprimer la série L au lycée. Grâce à la mobilisation, il a été contraint de revenir en arrière. La série L sera bien maintenue au lycée, et les élèves qui voulaient suivre ce cursus pourront le faire au sein de notre établissement.

 cette victoire n’est pas minime : en amputant le lycée d’une des trois séries de l’enseignement général, le rectorat voulait sans aucun doute commencer à faire de Picasso un lycée « au rabais », n’offrant plus un éventail suffisant de formations. Cela aurait fait fuir des élèves, et aurait pu servir d’argument au rectorat pour transformer le lycée en « annexe » appauvrie d’un autre établissement. Ces projets, qui étaient réels il y a quelques mois, sont désormais oubliés. Grâce à la mobilisation de tous, et notamment au soutien très fort des municipalités d’Avion et Méricourt, et de la conseillère régionale qui siège au CA du lycée, le rectorat accepte désormais de se mettre autour d’une table, avec les représentants des collectivités locales et, nous y comptons bien, ceux des personnels, des parents et des élèves, pour discuter des moyens de garantir la pérennité du lycée et d’en assurer le développement. Cette nouvelle perspective est en soi une victoire cruciale.

 dans la même logique, alors que la section européenne SES/Anglais devait être fermée en « catimini » il y a encore une semaine, notre mobilisation a permis de faire reculer le rectorat sur ce projet. La section européenne est maintenue. Encore une victoire importante pour l’avenir du lycée.

 enfin, la détermination de tous a permis d’obtenir du rectorat la transformation de 12 HSA en 12 HP. Grâce à cela, le CA du Lycée a pu, ce samedi 31 mai, voter un TRMD qui permet la réintégration d’un poste complet d’économie-gestion option B, et le maintien de 2 BMP. Ainsi, 3 « postes » sur les 6 menacés ont été sauvés. Des collègues qui devaient être victimes de MCS vont pouvoir rester au lycée.

Nous le savions déjà, mais nous en avons une nouvelle confirmation : la lutte paie ! C’est par une mobilisation forte, durable, déterminée des personnels (dans un cadre syndical unitaire Snes-Cgt), des parents d’élèves (FCPE), des élèves, avec le soutien sans faille des élus municipaux et régionaux, que nous avons pu obtenir ces mesures fondamentales pour la réussite de nos élèves, l’avenir du lycée, les conditions de travail et de vie des collègues. Bien sûr, la victoire n’est pas complète… mais elle est indéniable ! Et elle prouve à ceux qui pourraient en douter qu’il ne faut pas se résigner face aux attaques actuelles.

Il est de coutume que des « ajustements » soient réalisés par le rectorat au cours du mois de juin ou au début du mois de juillet. Il va de soi que nous ne saurions accepter que ces ajustements soient le prétexte, pour le rectorat, à une tentative pour revenir sur ces acquis de la lutte. Il est clair que si de tels agissements avaient lieu, nous saurions très vite nous remobiliser pour garder notre dû, même en juillet…

Enfin, nous restons mobilisés contre les projets nationaux catastrophiques qui sont petit à petit dévoilés, et nous participerons aux mouvements de protestation du mois de juin.

Le S1 du Lycée Pablo Picasso, Avion, le 31 mai 2008.

L’ensemble des militants Snes et Cgt du Lycée Picasso dédie cette victoire à la mémoire de Jean-Claude Millecamps.