La situation économique est sociale continue de se dégrader, le SNES appelle à la mobilisation contre la remis en cause des acquis sociaux (35 heures, mise en œuvre des réformes sur les retraites et la protection sociale, des services et entreprises publics : Poste, SNCF, EDF), tout indique que le président et le gouvernement persistent dans leur volonté de poursuivre leur politique libérale, notamment par des baisses des impôts, en réalité reportées sur les collectivités locales.
Dans notre académie, la mise en œuvre de la politique de suppressions d’emplois se traduit par :
– suppression de 433 postes dans les collèges
– suppression de 24 postes pour l’enseignement spécialisé
– suppression de 49 postes en lycée professionnel (alors que les effectifs par classe sont parmi les plus élevés de France)
– suppression de 389 postes en lycée général et technologique
– suppression de 5 postes ½ dans les CIO
– suppression de 40 postes chez les administratifs
– aucune création de postes dans les écoles primaires et maternelles alors que les effectifs augmentent, aucune création en personnel de santé scolaire et des services sociaux.
– la disparition des étudiants surveillants se poursuit et les aides éducateurs en fin de contrat ne sont pas remplacés.
– A cela s’ajoute l’absence d’informations sur les postes de CPE et de documentalistes malgré les besoins avérés de l’académie.
Au total, ce sont 940 postes qui sont supprimés dans notre académie, plus de 2500 en l’espace de 5 ans. La précarité explose, avec des centaines de contractuels au chômage.
La baisse de postes (- 3,21 %) est supérieure à la baisse démographique (-2,62 %), et les statistiques du rectorat ne réussissent plus à masquer la dégradation de la situation. Même le H/E se dégrade !
Les conséquences s’annoncent d’une gravité extrême : en moyenne, suppression de 1 à 2 postes par collège, et de près de 5 en lycées. Outre la surcharge des effectifs, la chasse aux options, aux langues est ouverte.
Ce sont bien les conséquences de choix politiques et idéologiques que nous dénonçons :
– Réduction du rôle de l’Etat, conformément à l’idéologie libérale du gouvernement et aux choix européens de diminution des dépenses publiques.
– Choix de casser les services publics, et celui de l’éducation en particulier. Une partie des retraits est justifiée par la disparition d’enseignements (96 pour notre académie au titre de « mesures pédagogiques »).
Le projet de loi Fillon permettra d’amplifier encore cette casse de l’emploi au détriment des élèves et de leur réussite, des personnels et de leurs qualifications. Sans reprendre le détail du projet, la CA estime qu’il vise à opérer un tri social renforcé par la diversification de fait des enseignements dès le primaire, et la multiplication des dispositifs dérogatoires. La casse de l’école serait facilitée par la suppression des enseignements et l’instauration du contrôle continu. Pour les personnels, les atteintes aux statuts permettront une dénaturation du métier : bivalence, recrutements régionaux, annualisation du service et non-respect des qualifications par l’obligation du remplacement à l’interne.
Fillon avec ce projet s’inscrit dans la ligne d’autres projets, rapport Dutreil ou Stratégie Ministérielle de Réforme : disparition de la notion de corps et de carrière au profit des cadres d’emplois ou du mérite, abandon de toutes références à des mesures globales (hors classe, évolution des salaires) au profit de l’individualisation et de la caporalisation. La CAA dénonce le projet de conseil pédagogique dans les établissements qui facilitera la mise en œuvre de l’ensemble de ces mesures.
C’est parce que ces attaques, dans leur diversité, ont une véritable cohérence, qu’il faut au mouvement social le courage d’opposer une riposte globale.
La CAA estime que la journée du 7 décembre, bien suivie malgré le refus des autres organisations syndicales de s’y investir, a permis la reprise de la mobilisation dès la rentrée de janvier, et la reconstruction de l’unité. Cette dernière reste fragile, et la CA regrette que le 12 janvier, jour de la présentation de la loi devant le conseil des ministres, ni le SGEN, ni l’UNSA, pourtant signataires d’un refus de la loi, ni SUD, n’aient jugé bon de marquer leur refus. Le 20 doit permettre à chacun de trouver sa place dans les luttes, lors de la journée d’action Fonction Publique. La CA appelle les S1 à mobiliser sur la plate-forme du 7 (salaires, recrutement, casse de l’emploi et loi Fillon.) et de le manifester clairement.
La CA estime que la responsabilité des organisations syndicales est d’annoncer clairement leur volonté de poursuivre les luttes tant que le gouvernement n’aura pas reculé et donné des signes tangibles d’inflexions de sa politique, en matière de salaires et de pension, de recrutements de fonctionnaires, avec des possibilités de titularisation des précaires, et en ce qui nous concerne, de retrait du projet actuel de la loi Fillon. Sans réponse du gouvernement, février ne doit pas se dérouler sans une nouvelle action d’ampleur : grève et manifestation d’ampleur nationale.
Deux éléments doivent permettre d’amplifier l’action.
Retrouver des revendications claires et offensives. En ce qui concerne les salaires, au-delà de la revendication d’un rattrapage de 5 % du point d’indice il faut se prémunir contre toute nouvelle dégradation en obtenant la réindexation des salaires sur les prix, il faut refuser les lourdes baisses de salaire qu’entraînera la nouvelle modalité d’accès à la hors classe en proposant à la profession de se battre pour nos revendications : la reconstruction de la grille en 11 échelons débutant à l’actuel 6e échelon de la classe normale et s’achevant à l’indice terminal de la hors-classe d’aujourd’hui. La CA appelle le SNES à mener une grande campagne de sensibilisation de la profession sur cette question.
Lancer un appel solennel à toutes les organisations syndicales pour une manifestation nationale de grande ampleur permettant une action service public- secteur privé.
Il nous faut aussi poursuivre notre tâche de mobilisation quotidienne. La CA invite les S1 à poursuivre la mobilisation :
en organisant des réunions sur la loi Fillon en n’hésitant pas à y associer les militants du S3 et des S2.
En organisant la riposte sur les suppressions d’emplois. Courant janvier, les S1 sont invités à se rassembler en réunion de bassins.
En organisant le boycott des CA et d’en faire un moment d’alerte de l’opinion.
En participant aux stages organisés par le S3.
En s’investissant dans la préparation du congrès (journées syndicales du 28 janvier et 3 mars) et aux commissions de Congrès le 9 mars.
En faisant vivre la démocratie, et le débat en participant au vote sur le rapport d’activité et en désignant des représentants au congrès académique.
MOTION ADOPTÉE À L’UNANIMITÉ