MOTION ACTION CAA LILLE DU 9 SEPTEMBRE 2005
Après le rejet de la constitution européenne le 29 mai, Chirac et le gouvernement Villepin - Sarkozy multiplient les attaques contre les salariés et pratiquent la fuite en avant libérale et la démagogie sécuritaire : au refus du libéralisme, ils répondent par de nouvelles privatisations ; sous prétexte de lutter contre le chômage, ils multiplient les contrôles, les sanctions et les radiations de chômeurs ; à la nécessité de logements sociaux, ils répliquent par des expulsions brutales ; à l’exigence démocratique, ils rétorquent par la politique par ordonnances ; au mépris de la mobilisation des personnels et des lycéens contre la loi Fillon, le gouvernement publie pendant l’été les décrets de Robien.
La politique menée aggrave la situation économique et sociale (faible croissance, absence de créations d’emplois stables, faiblesse des rémunérations, dégradation du pouvoir d’achat...). Dans le droit fil de ses engagements et de sa politique, le gouvernement poursuit les attaques contre les services publics (cf déclarations de de Robien sur l’aide à l’enseignement privé) et la réduction de la dépense publique (réforme de l’impôt). C’est à cette politique qu’il faut s’opposer résolument !
RENTREE
La rentrée s’est déroulée dans de mauvaises conditions. Dans de nombreux établissements, les effectifs augmentent de façon très importante, les horaires nationaux ne sont pas toujours respectés, les compléments de service se multiplient. La situation des LV et des options est particulièrement préoccupante. En ce qui concerne les langues vivantes, la mise en place des groupes de compétences, l’instauration à court terme d’une évaluation par certification en dehors du baccalauréat - de même d’ailleurs que l’introduction du contrôle continu en STG - représentent une menace extrêmement grave pour le baccalauréat comme examen national et anonyme.
Les collègues nous font part de la dégradation des emplois du temps, de la disparition des dispositifs particuliers.
Sans attendre la mise en œuvre de réformes, les atteintes aux statuts se multiplient, en premier lieu pour les TZR (documents antidatés, service à cheval sur plusieurs établissements parfois très éloignés, non respect de la qualification...). Dégradation également des conditions de travail pour les personnels d’éducation avec la multiplication des postes à cheval sur 2 établissements, et dans les services, certain chef d’établissement allant jusqu’à exiger 40 h de service hebdomadaire au lieu des 35 h.
La CAA dénonce le refus de la prise en compte de la santé des personnels (handicap ou maladie) dans l’exercice de leur métier.
On continue à licencier dans notre secteur : le nombre des contractuels est en forte diminution (470 contractuels recrutés début septembre contre 770 l’an dernier, ce qui marquait déjà une forte diminution par rapport à 2003, non réemploi touchant les collègues des disciplines générales). Cela se traduit par le chômage pour des centaines de collègues, certains arrivant en fin de droit et ne pouvant plus s’inscrire aux concours. Dans le même temps se multiplient les situations de grande précarité (assistants pédagogiques, EVS, assistants d’éducation, ...)
La CAA appelle les collègues à refuser d’entériner ces nouveaux statuts, en refusant de participer à l’embauche, en exigeant des garanties pour ces collègues (durée du contrat, droit à la formation...)
Le S3 organise le 28 septembre une réunion des précaires et appellera à un rassemblement le plus unitaire possible.
La CAA du SNES s’oppose résolument aux propositions du rapport Tharin sur l’orientation qui ne pourraient que détériorer l’aide et l’accompagnement qualifiés assurés aujourd’hui en détruisant le service public d’orientation de l’Education nationale.
La CAA réaffirme son opposition à la réforme Fillon dont elle demande le retrait, comme celui des décrets imposés contre l’avis des personnels et de leurs représentants.
Le décret sur le remplacement est inacceptable. Il a été imposé contre l’avis du SNES et des autres organisations syndicales. La CAA appelle les personnels à s’opposer au remplacement à l’interne. Cette mesure, inefficace pédagogiquement, est une arme contre l’emploi et contre les services (annualisation, pressions sur les personnels et notamment les TZR....).
La CAA invite les S1 à organiser le refus des remplacements de Robien en utilisant la période de volontariat pour débattre avec les collègues et les parents, en signant et en faisant signer la pétition nationale qui pourrait être remise au ministre à la mi-octobre. Le protocole que chaque CA devrait signer avant le 15 octobre est un piège qu’il faut refuser. Chaque S1 déterminera en fonction de la situation de la meilleure méthode pour s’y opposer. Il faut dénoncer la tentative de permettre aux CA de décider des services des personnels.
La CAA appelle également les personnels à refuser la possibilité de transférer ses compétences à la commission permanente.
Le rectorat prétend « expérimenter » le conseil pédagogique. Il est hors de question d’anticiper un texte que nous refusons. Le conseil pédagogique désigné par le chef d’établissement n’a pas à se substituer au conseil d’administration.
ACTION
Le rassemblement du 7 a permis de réunir 400 collègues pour dénoncer les conditions de la rentrée. La bataille doit s’engager dès maintenant pour le budget 2006. Les annonces du premier ministre sur une réduction de 3000 postes, se traduiraient par plus de 400 suppressions supplémentaires dans l’académie.
Il est donc impératif de construire un calendrier d’actions pour obtenir un autre budget. La CAA de juin avait indiqué sa préférence pour une action dès la rentrée. La décision du CN de mettre en débat une grève fin septembre doit désormais être reconsidérée avec l’appel des confédérations à une journée interprofessionnelle le 4 octobre.
La CA regrette qu’une fois de plus, les confédérations, puissent continuer à débattre en ignorant des forces syndicales représentatives. Néanmoins, la FSU doit s’inscrire dans la suite des actions entreprises en mars. Parce que seule l’unité de l’ensemble des salariés est à même de faire reculer le gouvernement, la FSU doit donc appeler à cette action interprofessionnelle, sur la base de ses mandats, bien que l’appel ne reprenne aucune revendication sur les services publics et la fonction publique. Elle doit annoncer que sa participation se fait dans le cadre de nos revendications FP (augmentation de 5 %, recrutements, défense du code des pensions...) et Education nationale. Elle doit insister pour que cette action s’inscrive dans un plan d’action cohérent, qui s’articule avec nos revendications spécifiquement Education Nationale, action que se doit d’impulser la FSU en annonçant dès maintenant une date pour une journée de grève courant octobre sur le budget.
DECENTRALISATION
La CAA demande à la FSU d’interpeller publiquement la région sur l’absence de concertation, tant sur la mise en œuvre de la décentralisation que sur l’élaboration du schéma régional des formations, dont le calendrier a été scandaleusement raccourci, ne permettant pas un débat démocratique. Elle invite les syndiqués à prendre en compte cette question, en élaborant des cahiers revendicatifs, et en participant au forum FSU de l’Education (jeudi 10 novembre) qui y sera consacré.
ELECTIONS PROFESSIONNELLES
La CA attire l’attention des S1 sur la nécessité de préparer les élections professionnelles du mardi 6 décembre, en diffusant le matériel national et académique, en organisant des heures d’informations syndicales avec des représentants du S3, et de faire des élections au conseil d’administration un premier moment de la mobilisation.
Vote : unanimité (32 votants)
Motion collège Van Der Meersch de Roubaix
Suite aux incidents graves qui se sont produits au collège l’an dernier et à l’absence de réponse ou l’inefficacité du rectorat (collègue non encore indemnisé suite à l’incendie volontaire de son véhicule dans l’établissement, l’absence de construction d’un préfabriqué (vestiaires provisoires de la salle de sport)), la CAA du SNES se déclare solidaire des collègues et apporte son soutien à leurs actions revendicatives, en particulier leur mouvement de grève à compter du 12 septembre, visant à faire aboutir des exigences légitimes.
Vote : unanimité (30 votants)
Motion Nordine AMARA
Tous les ans, 2 à 5 % des stagiaires de l’académie de Lille ne sont pas titularisés par le jury académique (qui se tient en dehors de la présence des représentants des personnels ou des stagiaires). Les raisons sont diverses, parfois liées à la situation familiale (prolongation de l’année de stage) ou à des problèmes de gestion de classe ou de didactique de la discipline, voire les deux.
Nordine Amara a été qualifié par les formateurs associés de l’IUFM venus le visiter, de « brillant », « promis à un bel avenir », ses qualités pédagogiques ont été soulignées même par l’Inspecteur Général dans son rapport, il est apprécié de l’équipe pédagogique de son lycée, des élèves, de son chef d’établissement (note administrative de 34 sur une échelle allant de 30 à 35), il est impliqué par ailleurs dans des travaux de recherche. Il a pourtant été refusé définitivement, puis simplement ajourné après notre intervention.
La raison de ce gâchis ? Outre le reproche qui lui a été fait de ne pas avoir terminé le programme de 2de, son tort est d’avoir rédigé un mémoire professionnel, intitulé « la longue mémoire des croisades », dont des extraits partiels et partiaux ont servi à justifier une décision du jury qui reste incompréhensible pour ceux qui ont lu ce travail. Ce jeune professeur s’est vu interroger sur son « républicanisme », sa conception de la laïcité, alors que son maître de stage et un formateur associé ont assisté aux cours qui ont servi de base à la rédaction du mémoire et n’ont rien signalé dans leurs rapports. Il semblerait que ce soit le jour de la soutenance, en mai, que les premières interrogations sur ses écrits aient été faites, alors qu’un directeur de mémoire était désigné depuis septembre et que plusieurs rencontres ont eu lieu en cours d’année....
La CAA du SNES assure ce jeune collègue de son soutien et demande que la décision d’autorisation à doubler l’année de stage soit transformée dès maintenant en titularisation.
Vote unanimité (30 voix)