Depuis avril dernier, les annonces brutales sur l’avenir des CIO, par le Ministère de l’Éducation Nationale, et sur celui des DRONISEP, dans le cadre de la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », ont eu un effet que le gouvernement n’imaginait pas : la profession s’est levée et s’est faite entendre dans toutes les académies, avec pour point d’orgue la manifestation intersyndicale du 5 juin à Paris qui aura rassemblé plus du tiers de la profession.
Le 1er août, l’Assemblée Nationale a adopté la loi « LCAP », entérinant alors, avec l’article 10, le transfert des missions et la plupart des personnels des DRONISEP aux Régions. Le rapport de D. Lacroix, IGAENR, évoque 200 ETP qui pourront être transférés et propose des scenarii qui ne seront pas sans conséquences pour les personnels et pour le bon fonctionnement de l’ONISEP, service reconnu par le public et les professionnels pour son objectivité, son exhaustivité et ses innombrables ressources alimentées par le réseau des DRONISEP.
Parallèlement, si la loi « LCAP » ne prévoit plus la disparition des CIO du Code de l’Education, mais le maintien au minimum d’un CIO par département, les risques sont toujours présents. Le Ministère entend toujours rapprocher les PsyEN des EPLE, cassant ainsi les collectifs de travail dans les CIO. Cette année, annoncée à la profession comme une année de concertation, sera décisive.
L’orientation occupe une place des plus centrales dans les réformes du gouvernement, mais paradoxalement le rôle des PsyEN EDO y est de moins en moins visible ! Désormais, avec cette loi, la découverte des métiers au sein des établissements scolaires est transférée aux organismes mandatés par les Régions, mais d’autres exemples (Parcoursup, circulaire pour redéfinir les missions des professeurs principaux, mise en place des 54 h destinées à l’orientation en lycée, etc.) montrent que le Ministère souhaite placer les professeurs principaux au devant de l’accompagnement à l’élaboration des projets des élèves. Là où la création du corps des PsyEN (datant d’à peine un an et demi) reconnaissait le développement progressif des jeunes et leur construction identitaire comme dimensions fondamentales à prendre en compte dans le travail d’orientation, les diverses réformes poussent le système éducatif dans une logique des plus rigides pour formater la jeunesse à l’employabilité à court terme. Tout ceci concourt au modèle libéral que le gouvernement veut installer, un modèle laissant également place aux officines privées.
Au niveau national, une rencontre entre le SNES-FSU et la FCPE a débouché sur une tribune co-signée par l’ensemble des organisations syndicales (excepté le SGEN-CFDT). Parallèlement, l’intersyndicale nationale s’est réunie et a produit une pétition et un communiqué soutenus par la FCPE, L’UNEF et l’UNL. Le SNES-FSU invite chacun.e à signer et faire signer cette pétition : http://sauver-le-service-public-d-information-et-d-orientation.fr/
Cette lutte conjointe nationale appelle à des déclinaisons locales. Deux rendez-vous sont d’ores et déjà prévus et nous invitons tous nos partenaires à nous rejoindre :
- le 5 octobre, Mme Pénicaud, Ministre du Travail, vient présenter les grandes lignes de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » à 18h30, salle Léo Lagrange, à Lumbres (62). Soyons nombreux.euses pour l’accueillir et nous faire entendre.
– le 9 octobre, journée de mobilisation interprofessionnelle, une AG des personnels d’orientation se tiendra dès 10h, Bourse du Travail, boulevard de l’Usine à Lille, avant de rejoindre la manifestation l’après-midi. Cette AG est ouverte aux parents d’élèves, étudiants, lycéens, partenaires de l’EN qui souhaitent nous rejoindre pour étendre la mobilisation !