Depuis la désindexation des traitements sur les prix, le point d’indice de la Fonction publique a perdu plus de 15% de sa valeur en brut, près de 25% en net.
Depuis 2000, le retard est d’au moins 5%. Ce n’est que par notre mobilisation de janvier et mars 2005 que nous avons évité qu’il soit plus important encore. Le gouvernement a dû concéder ce qu’il avait jugé impossible quelques semaines plus tôt, une augmentation de 1,8% (niveau prévisionnel de l’inflation) pour 2005. Mais la hausse des prix du pétrole et du logement amputent le pouvoir d’achat.
Désormais, il n’y a plus que l’avancement d’échelon ou les promotions qui assurent aux fonctionnaires le maintien de leur pouvoir d’achat. Cela laisse de nombreux agents de côté et c’est une négation de la carrière, principe essentiel de la Fonction publique.
Une des conséquences de cette politique, c’est la course perpétuelle du traitement minimum de la Fonction publique derrière le SMIC. Ainsi, l’indice minimum porté à 263 au 1er juillet 2004 a dû l’être de nouveau à 275 au 1er juillet 2005 pour égaler le SMIC 35 heures. Il s’ensuit un écrasement des carrières et une dévalorisation des salaires des agents de la Fonction Publique.
L’amplitude de la plus basse échelle de rémunération (l’échelle 3 à partir du 1er octobre) ne sera que de 90 points. Un changement d’échelon peut n’apporter que trois points d’indice (11 euro mensuel net).
C’est aussi la dévalorisation de toutes les carrières de la Fonction publique : avec le bac, on débute à 104% du SMIC 35 heures ; avec une licence à 127%.
De 1993 à 2004, le pouvoir d’achat d’un retraité de la Fonction publique a reculé, selon la DREES et l’INSEE, de 5,3%. L’indexation sur les prix de la pension brute depuis 2004 ne permet pas de maintenir le pouvoir d’achat.
Avec les autres fédérations de Fonctionnaires, la FSU revendique
Des mesures ambitieuses en matière de salaire et pension, permettant de rattraper les retards accumulés, d’assurer le maintien et une progression du pouvoir d’achat, la reconnaissance des qualifications et la refonte de la grille, le déblocage et l’amélioration des promotions.
Des revendications responsables et crédibles
Le gouvernement ne saurait prendre prétexte de l’importance des retards pour refuser d’en traiter. Il nous oppose le poids de la dette ; mais choisit dans le même temps de réduire ses ressources en diminuant le seul impôt progressif. C’est parce qu’il limite la part des richesses consacrées à l’emploi public et à la rémunération des agents de l’Etat (voir graphique), que le gouvernement rend impossible la satisfaction de nos revendications.
Il privilégie les exonérations de cotisations sociales qui devraient, nous dit-on favoriser l’emploi. Elles n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité, au contraire. En outre, elles créent pour les salariés du privé des trappes à bas salaires.
Les créations d’emploi souffrent du trop peu de croissance, elle-même entravée par la faible consommation des ménages.
Il est urgent d’inverser ces choix et de rendre du pouvoir d’achat à l’ensemble des salariés. C’est nécessaire pour mener une politique offensive en faveur de l’emploi.