10 avril 2021

Dossiers

Quelle semaine ! Retour vers le futur ? Communiqué Snes-FSU LILLE

Quelle semaine ! Retour vers le futur ? Communiqué Snes-FSU LILLE

Nous avons tous eu l’impression de revenir un an en arrière : dans l’urgence, sous la pression des chefs d’établissements et des médecins, inquiets de ne pas pouvoir faire face à la saturation des hôpitaux, la fermeture des écoles a été annoncée sans aucune anticipation, aux dépens des personnels et des élèves :
 annonce 2 jours avant, ce qui, dans le second degré, ne permet pas de voir tous les élèves avant leur départ
 dysfonctionnement des outils numériques (mais c’est vrai qu’il n’y avait qu’un an pour investir...)

Au-delà de choix chaotiques qui imposent aux personnels une adaptation constante, les dernières déclarations de l’exécutif sur la vaccination des personnels (remise aux calendes) et une reprise le 3 mai, quels que soient les indicateurs sanitaires, cherchent à masquer l ’échec d’une stratégie sanitaire qui n’ a pas permis d’éviter la fermeture des établissements. En ce qui concerne l’Éducation Nationale, elle révèlent une fois de plus le dogmatisme idéologique d’un ministre rigidifié sur l’application de ses réformes, qu’il fait passer avant l’intérêt des collègues et des élèves.

Les personnels victimes -eux aussi- de la pénurie de vaccins.

Alors qu’il est enfin reconnu que les établissements n’échappent pas à la circulation du virus, et que les personnels (enseignant.e.s, CPE, AED, AESH) y sont bien exposés, notamment quand la demi-jauge n’a pas été instaurée, le Président de la République rejette désormais tout calendrier spécifique en faveur des personnels.
Pour le Snes-FSU, c’est la pénurie de doses et le démarrage tardif de la campagne vaccinale, qui expliquent l’incapacité à donner une priorité à nos professions et à tous les travailleurs « essentiels » et au contact du public, mais aussi à vacciner rapidement les personnes les plus fragiles.
D’ailleurs, des collègues vulnérables sont en distanciel parfois depuis de longs mois sans être remplacés devant les élèves, et ne sont toujours pas prioritaires pour être vaccinés ... cette situation est inacceptable ! Les collègues susceptibles de développer une forme grave de Covid doivent pouvoir accéder à la vaccination rapidement, avant même qu’elle puisse être proposée à tous les personnels.

L’idéologie avant la sécurité sanitaire

Aucun aménagement des épreuves de baccalauréat finales de juin en première et terminale (EAF, philosophie, grand oral) n’a été prévu ni sur les programmes, ni sur la forme des épreuves. Cette situation est inacceptable : elle vise à maintenir la pression sur les élèves et les professeurs et à sauver le grand oral tant contesté. Elle est génératrice de risques psycho sociaux, plaçant les collègues face à des injonctions contradictoires : préparer les élèves au mieux tout en gardant les meilleures conditions sanitaires possibles (demi-groupes). En collège, le ministère vient seulement de reporter Evalangues et de rendre facultatif PIX, alors que la question du DNB reste entière et qu’il faut d’urgence neutraliser l’oral.

L’autosatisfaction du ministre, qui n’a de cesse de chercher à nous enfermer dans un faux débat binaire ouverture/fermeture relayé par les médias, est d’autant plus insupportable que seuls les personnels ont œuvré au fonctionnement du service public d’éducation depuis maintenant un an  : ce sont eux qui ont fait une grève sanitaire pour obtenir des demi groupes, ce sont eux qui ont bien souvent fourni les masques chirurgicaux qui manquaient, ce sont eux qui ont subi la sédentarisation des classes en collège, ce sont eux qui ont assuré malgré tout le travail en distanciel, ce sont eux qui, malgré tout, préparent les élèves aux examens....
Le ministre et le gouvernement n’ont rien fait pour maintenir les écoles ouvertes, bien au contraire, nos demandes de capteurs de co2, de créations de postes etc ont reçu des fins de non recevoir. Quant à la rentrée de septembre, elle s’annonce bien dégradée avec les suppressions de postes et par conséquent la disparition de nombreux dispositifs d’aide aux élèves....qui, c’est vrai, après ces 2 années scolaires, n’en ont sans doute pas besoin.

Le Ministre et son gouvernement ont encore 3 semaines pour préparer la rentrée de mai en présentiel, sauront-ils les utiliser ? Le compte à rebours est commencé...


Il reste

à Jean-Michel Blanquer pour préparer la reprise (détecteur de CO2 dans les salles, enseignement en 1/2 classes...) et à Emmanuel Macron pour ouvrir la vaccination aux personnels de l'éducation nationale !