6 décembre 2020

Les établissements

REP/REP+ : contractualiser, territorialiser pour démanteler.

Le Snes, avec la FSU, est intervenu, lors d’un groupe de travail mercredi avec le rectorat, pour s’opposer à toute réforme visant à supprimer les réseaux d’éducation prioritaire, qu’il s’agisse des réseaux REP ou des réseaux REP+.

Pour le Snes et la FSU, le gouvernement engage sans le dire un démantèlement des réseaux d’éducation prioritaire.

REP : expérimentation à hauts risques

Nous avons questionné le rectorat sur l’expérimentation, annoncée le 23 novembre par Nathalie Elimas, dans 3 académies dont la nôtre, et qui vise à officiellement à "réformer" l’éducation prioritaire.

Le rectorat a cherché à rassurer en limitant le périmètre de l’expérimentation aux établissements hors éducation prioritaire : elle ne concernerait que les établissements et écoles susceptibles d’accéder au classement rep et/ou qui n’ont pu intégrer la carte en 2014
L’expérimentation consisterait à proposer à ces établissement une contractualisation par le biais des CLA, contrats locaux d’accompagnement.
Un GT spécifique est prévu avant les vacances ou juste après la rentrée.

Analyse du Snes-FSU
Pour le Snes et la FSU, cette "expérimentation" marque un changement idéologique radical de politique d’éducation prioritaire. A l’opposé du principe d’une labellisation en fonction des caractéristiques sociales et scolaires d’un territoire, c’est à partir de la contractualisation locale de projets et d’objectifs pédagogiques que seront attribués les moyens.
Ainsi :
 L’Education prioritaire ne relèverait plus d’une politique nationale, mais de choix académiques, ce qui conduira, à moyens constants, à retirer des moyens affectés aux actuels REP vers d’autres territoires, ruraux par exemple. Par conséquent, l’expérimentation des CLA menace potentiellement tous les EPLE, collèges et lycées qui pourraient rapidement se voir imposer le principe de la contractualisation.
 Ce serait le début de la logique de zonage qui permet d’intervenir spécifiquement sur les quartiers et établissements où se concentrent inégalités et ségrégation sociales et scolaires. Avec les CLA, il s’agit de faire peser sur les personnels une obligation de résultats pour obtenir des moyens, de les rendre responsables des inégalités sociales à l’école et de ses effets.

Pas touchés les REP+ ?

Les informations que nous avons obtenues  :
 abandon surprise de l’étiquetage SPEA pour les postes vacants des REP+ labellisés Cités Éducatives (CE). C’est un effet de nos dénonciations en ce sens.
 Mais volonté du rectorat de filtrer d’une façon ou une autre l’affectation dans ces établissements, soit par une validation des candidatures par les corps d’inspection, soit via une commission de sélection chargés d’examiner les candidatures sur des postes préalablement profilés. Le Snes et la FSU refusent un 3e mouvement, tous les collègues doivent pouvoir muter dans le cadre du mouvement.
 10 nouvelles cités seraient proposées à la labellisation, 5 dans le Nord et dans le Pas-de-Calais.
Dans le Nord : Dunkerque Grande-Synthe - Haumont Louvroil - Beuvrages Bruay - Wattrelos - Douai Waziers

Analyse du Snes-FSU :
 Le « dialogue » se fait sans les personnels : les dossiers sont à remonter en urgence, jusqu’à la mi-décembre.
 L’extension des Cités éducatives remet en cause la carte actuelle des REP+, puisque certains sont labellisés, et d’autres laissés de côté, sur des critères qui n’ont rien de transparent et qui privilégient le "volontarisme" de certaines collectivités.

La déconstruction de l’EP dans son ensemble (fragmentation REP/REP+ par la contractualisation/labellisation) comme outil de réforme globale des EPLE et du système éducatif, dans le contexte des suppressions de postes est en marche : le Snes-FSU engage un plan d’action et d’information pour dénoncer ce processus. D’ores-et-déjà, dans les établissements, il faut faire monter la pression et préparer la grève du 26 janvier.